Après le décès de Claude Debussy en 1918, un comité de musiciens commande un monument commémoratif à Henry de Groux. Le peintre-sculpteur belge avait déjà dessiné le portrait du compositeur au pastel, quand ils s’étaient connus dans les milieux symbolistes. De l’étude du monument, il subsiste un buste sans doute inspiré d’un portrait photographié (bronze, 1919, Bibliothèque-musée de l’Opéra) ainsi que ces deux esquisses au fusain et une maquette en plâtre, issues du fonds d’atelier. Le format le plus petit des deux dessins, vraisemblablement antérieur à l’autre selon Rodolphe Rapetti, rend davantage compte d’un tableau pictural : une farandole endiablée de Sirènes inspirées de celles des Nocturnes (1894) occupe la totalité de la surface de la feuille. Le second projet propose une composition pyramidale plus concentrée, réduite à quelques figures dont celle de Debussy, théâtral, simulé en "un jeune dieu barbu, exultant une force dionysiaque"
. Le plâtre, conservé en mains privées, ne remporte pas l’adhésion du comité ; le projet est abandonné en 1920.