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Rassegna stampa, Oggetto 375

Lonzi Marta18 ottobre 1969 - 23 ottobre 2001

La Galleria Nazionale

La Galleria Nazionale
Roma, Italie

  • Titre: Rassegna stampa, Oggetto 375
  • Créateur: Lonzi Marta
  • Date de création: 18 ottobre 1969 - 23 ottobre 2001
  • Transcription:
    Carla Lonzi sans saisir l'évolution qui clarifie ces prémisses mêmes. Elle voit dans le féminisme une idéologie, autrement dit un pouvoir, et comme tel elle le respecte parce qu'il confirme - au lieu de mettre en crise - ce que nous voulons par contre subvertir... Prends par exemple « Nous crachons sur Hegel » et « La femme clitoridienne et la femme vaginale », écrits et publiés en 70 et 71. Ce sont les premiers petits livres verts parus dans les « Ecrits de Révolte féminine », cette collection que nous publions nous-mêmes afin de relater nos expériences. Ils sont devenus parfaitement “ banaux" à force d'être cités par les magazines et les quotidiens. - Oui, mais ce ne sont pas les seuls qui aient repris ton discours, tout le monde l'a fait, par la suite, il est devenu référentiel. - Il a circulé... On s'est donné le mot. Et si tu penses que nous avons tout fait toutes seules, publication, distribution, sans tomber dans l'activisme, on peut dire que c'est un succès. Cela a fait tache d'huile. Après les miens, nous avons publié d'autres volumes, ceux de Taarina, Martinelli, Chinese, mais lorsque la presse parle de Rivolta femminile, elle se réfère exclusivement aux deux premiers livres : elle reste attachée à une image figée une fois pour toutes du féminisme. Tout au plus attend-on de nouveaux développements idéologiques, politiques, sociaux... on ne veut pas voir que le féminisme est un processus de libération qui comprend toutes sortes d'étapes. Pourrais-tu préciser ta pensée ? 368 Carla Lonzi - Je vais essayer de m'expliquer. Mon premier besoin, en tant que féministe, a été de faire tabula rasa des idées reçues, tabula rasa en moi-même pour me soustraire aux garanties offertes par la culture... Je savais trop bien que les certitudes acquises cachaient un poison paralysant. En vérité c'était le seul geste possible, le seul qui offrît des développements et, au fond, c'est ce qui s'est passé... Mais tout a été plus complexe et dramatique que je ne l'aurais cru car même mon geste pouvait devenir pour les autres une sorte d'idée reçue... et ainsi de suite. En tout cas, ces écrits ne sont pas nés d'une position culturelle mais de ma vie. En ce sens ils ont ouvert la voie à l'auto- conscience; au discours à la première personne. Ce qui fait l'authenticité de ces textes c'est qu'ils reposent sur un vécu... Or c'est plutôt dans leur théorisation qu'on a vu la majeure efficacité. En fait j'ai tout affirmé sur du vide. - Oui, puisque tes références culturelles n'auraient pu être que masculines ! - Et sur ce vide, qui était moi-même, je pouvais fina- lement écouter ma voix intérieure. Une fois rejetées toutes ces autorités dont il est parfois tentant de tirer son identité. Tel fut à l'origine le travail de Révolte fémi- nine : éloigner toutes les suggestions culturelles, en parti- culier les plus imparables. Ce fut un travail énorme, toujours plus solitaire, individuel... et qui se poursuit encore. Les groupes féministes qui laissent encore quelque crédit à un filon culturel ou politique se retrouvent perpétuellement envahis et perpétuellement sur la 369
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