Rondache, travail turc, XVe siècle Vue de face

L'Inventaire de la Couronne décrit plusieurs rondaches ottomanes [kalkan] dont cinq exemplaires peuvent être identifiés sur les documents établis au Garde Meuble en 1797. Leur construction singulière et leur richesse passée attiraient l'attention et Jean-Baptiste Carré, l'auteur de « Panoplie » en représente, en 1795, un spécimen à la planche XVI de son « Album ». De forme circulaire, légèrement convexe, elles sont montées en tiges d'osier tressées retenues entre elles par des fils de soie. Le décor, réparti sur les flancs, trace des cartouches cernant des inscriptions en belle graphie cursive presque effacée et des motifs symétriques traités dans une gamme chromatique rouge et noir, s'enlèvent sur un champ anciennement traité dans une harmonie jaune aujourd'hui passée. Au centre, sur l'umbo en fer bruni, entre les palmes damasquinées, dorées, se détachent cinq compositions, en forme de mandorles festonnées retenant des turquoises et des rubis sertis dans des cabochons. La garniture interne est en velours rouge et en son contre est retenu un coussinet ; dix rosettes en laiton doré, dont la tête émerge à l'extérieur, maintiennent des anneaux de suspension à travers lesquels passent des cordons, s'achevant sur des glands, permettant le passage de l'avant-bras. Outre celles conservées à Topkapi, plusieurs collections européennes présentent des pièces analogues ; à Karlsruhe où sont exposés les trophées du margrave Ludwig Wilhelm de Bade, le fameux « Türkenlouis » ; à la Waffensammlung de Vienne subsistent des souvenirs du siège de 1683 ; à Florence, au musée Stibbert, à Bologne au Museo Civico Medievale. L'Armeria Real de Madrid, présente la grande tente ottomane de la seconde partie du XVIIe siècle. Restaurée, elle offre des décors similaires dans sa splendeur retrouvée. À Cracovie, au Wavel, à Varsovie, au Muzeum Wojska Polskiego, nombreuses sont les pièces de ce type.