Running shoe

Né en 1922 à Teshie, Ghana.
Décédé en 1991, Teshie.

Kane, qui signifie Lumière en langue Ga, s'installe à quatorze ans à Teschi, chez son frère aîné qui lui enseigne la menuiserie. Kane Kwei s'intéresse peu à la fabrication de meubles ou de toitures mais fait preuve d'une habilité remarquée pour la sculpture sur bois qu'il pratique par plaisir avec des outils rudimentaires. En 1937, il entreprend le voyage, qui marquera la fin de son apprentissage. Il travaille alors dans les forêts Ashanti, au centre du pays, pendant une dizaine d'années. Il y apprend à distinguer les bois et à connaître leurs caractéristiques.
En 1951, Kane Kwei ouvre son atelier au fin fond du vieux Teshie. Il confectionne un premier cercueil, en forme de pirogue, destiné à l'un de ses oncles pêcheur. Il se consacre dès lors à ce nouvel art funéraire et travaille à l'abri des regards, presque exclusivement pour les anciens de son clan. Son
deuxième cercueil, une Mercedes, est promené dans toute la ville le jour des funérailles et obtint un immense succès.
Kane Kwei se mit ainsi à reproduire en cercueils sculpté les objets symboliques de la réussite sociale que les Ga lui réclament. Depuis, les familles les plus fortunées enterrent leurs morts dans des cercueils aux formes les plus variées, honorant les défunts et présentant leur réussite et celle de leur clan. Ces cercueils extravagants sont choisis par la famille selon l' appartenance sociale ou la profession du défunt (un lion pour le chef traditionnel, une Mercedes pour le patron d'une compagnie de taxis, un oignon pour un planteur, etc). De véritables fortunes sont dépensées pour la cérémonie. Kane Kwei améliore constamment sa technique et livre des oeuvres réalistes et colorées d'une grande perfection. Ses enfants qui ont été ses apprentis perpétuent cette activité spécialisée devenue tradition.

Ses sculptures très populaires au Ghana s'inscrivent de façon singulière et originale dans la tradition des cultes funéraires de l'Afrique occidentale.