Sabre d'officier de grenadiers de la Garde impériale Vue générale

Durant le Consulat et le Premier Empire, les grenadiers à pied de la Garde appartiennent à l'élite de l'armée française. Imposants par leur taille autant que par leur âpreté au combat, ils ont traversé toute l'Europe avec Napoléon, entrant victorieusement avec lui à Milan, Vienne, Berlin, Madrid, Varsovie ou Moscou. Ils ont gardé pendant dix ans le bivouac impérial en campagne ou dans les différents palais. Ils ont remporté la victoire chaque fois qu'ils ont été engagés comme réserve suprême. Un bataillon a accompagné l'Empereur déchu à l'Île d'Elbe, en 1814.
Le régiment de grenadiers à pied de la Garde des consuls, devient régiment des grenadiers à pied de la Garde impériale, le 18 mai 1804. entre 1806 et 1808, il existe deux régiments de grenadiers à pied. Réduit provisoirement à un seul régiment, le corps des grenadiers comprend trois régiments en 1811, dont l'ex-régiment des grenadiers de la garde hollandaise.
Tous les officiers de la garde à pied portent le sabre alors que dans la ligne ils doivent réglementairement porter l'épée. Ces sabres sont plus ou moins ornés en fonction du grade de leur propriétaire et portent l'indication du corps d'appartenance : grenadiers à pied ou chasseurs à pied. Il en existe portant l'inscription Garde impériale sur les deux faces, s'agissant vraisemblablement d'armes d'officiers de la jeune garde.
Le sabre se compose d'une monture à branche simple, une poignée en bois non recouvert de cuir mais filigrané, une calotte à longue queue décorée, un cordon mouluré faisant le tour de la tête de calotte sur laquelle le bouton de rivure qui fait corps avec l'ensemble est bombé et ciselé. La branche de garde simple est décorée extérieurement comme la queue de calotte, fixée sous cette dernière par un crochet, avec une croisière plate s'incurvant légèrement vers le quillon qui se termine par un bouton plat ciselé et munie de deux oreillons en forme de losange arrondi dans les angles. Ces oreillons, qui ont pour but d'éviter à la poignée de tourner et à la lame de battre dans le fourreau, sont décorés d'un motif de feuilles de laurier.
La lame est légèrement courbe, longue de 78,2 cm, large de 3,2 cm au dos légèrement bombé, elle comporte une gouttière puis un pan creux, au fond presque plat. La pointe est dans le prolongement du dos, après un contre-tranchant en langue de carpe. Bleuie au deux tiers et décorée de gravures dorées, elle comporte au talon, côté garde, l'indication du fabricant : « Duc, fourbisseur de la Garde impériale rue St Honoré en face celle de la loi au n° 251 Paris » et, au-dessous, dans un encadrement, l'inscription « grenadiers à pied » et plus bas encore un « N » dans une couronne de laurier suivi d'une aigle impériale. De l'autre côté, un faisceau de drapeaux et plus bas, l'inscription « Garde impériale » dans le même décor.