Sabre d'officier supérieur de chasseurs à cheval de la Garde impériale Vue générale

Les chasseurs à cheval de la garde ont pour mission première d'assurer la garde personnelle et rapprochée de l'Empereur à chaque fois qu'il quitte son palais ou son bivouac. Aussi n'est-il pas étonnant que ce régiment soit, avec celui des grenadiers à pied, le régiment préféré de Napoléon dont il porte toujours la petite tenue de colonel en campagne. Le régiment constitue la petite réserve de cavalerie légère, immédiatement disponible, que Napoléon jette souvent dans la bataille à un moment critique. Ils bousculent ainsi les chevaliers-gardes russes à Austerlitz, en 1805, ou attaquent les carrés britanniques à Waterloo, dans la dernière charge de leur histoire, en 1815.
Claude-Étienne Guyot, soldat aux chasseurs à cheval de Bretagne en 1790, sous-lieutenant en 1793, capitaine aux chasseurs à cheval de la Garde consulaire dès 1802, chef d'escadrons en 1804, participe à la bataille d'Austerlitz, à celle d'Eylau comme major, à la campagne d'Espagne avec Napoléon, en 1808 puis en 1811. Colonel en second des chasseurs à cheval de la garde après la bataille d'Essling, général de brigade en 1809 après la bataille de Wagram, général de division en 1811, il commande les chasseurs à cheval de la garde pendant la campagne de Russie, puis les grenadiers à cheval avec lesquels il se distingue pendant la campagne de France. Colonel des cuirassiers de France à la Première Restauration, il commande la division de grosse cavalerie de la garde à Waterloo où il est blessé.
Inspiré du sabre des hussards comme celui de la troupe, le sabre des officiers des chasseurs à cheval de la Garde impériale se distingue cependant par son luxe d'autant plus important que le propriétaire est élevé en grade. Ayant appartenu au colonel en second de ce corps, le présent sabre est donc l'un des plus richement ornés.
La monture à branche est simple, avec la poignée en ébène quadrillé filigrané, la garde en laiton doré entièrement ciselée de feuillages et de palmettes, les oreillons en forme de losanges aux angles amortis ornés d'une tête de reine égyptienne, le quillon se recourbant à angle droit et se terminant par un bouton fortement bombé et ciselé en rosace ; la calotte à longue queue ornée de palmettes et d'un caducée, se terminant par une tête de lion dans la gueule duquel vient s'accrocher la branche de garde.
La lame d'acier damassé, légèrement courbée, comporte un dos arrondi suivi d'une gouttière très mince et d'un pan creux, la pointe ramenée dans le milieu de la lame par un biseau qui suit un contre-tranchant en langue de carpe ; le décor gravé et doré développe sur le premier tiers de la lame ses trophées, rinceaux et aigles couronnées. L'inscription « chasseurs à cheval de la Garde impériale » au revers permet de l'identifier sans équivoque.
Le fourreau est en laiton doré entièrement repoussé et ciselé de palmettes, de feuillages et, entre les bracelets, des armes impériales rapportées ; deux bracelets de bélière sont ornés de croisillons en forme de losanges feuillagés, avec les tonnelets godronnés et les anneaux de laiton, le dard en fer gravé et décoré d'une rosace en laiton.