Sabre de cavalerie légère modèle an XI Vue générale

La cavalerie légère était traditionnellement dotée d'un sabre à une seule branche de garde lorsqu'apparut en l'an XI ce sabre particulier, sans ancêtre, issu des élucubrations du comité d'artillerie, créé par Bonaparte pour réformer l'armement. Ce sabre du modèle an XI diffère de l'an IX essentiellement par un renforcement du fourreau, plus épais pour être plus solide, donc plus lourd (1,1 kg de plus) ; on l'appelle parfois an XI-an XIII car le règlement qui le décrit n'est publié qu'à cette seconde date.
La poignée en hêtre est recouverte d'une forte basane comportant deux boutons de cuivre en demi-olives cloués, sans filigrane. La calotte à longue queue est surmontée d'une pièce de rivure en amande ; un ergot est placé à l'extrémité de sa queue et s'enfonce dans le quillon qu'il solidarise ainsi avec la poignée. La garde de laiton a trois branches de section arrondie, dont la principale, se fixant sous la calotte par un crochet, s'arrondit pour recevoir la poignée à angle droit et se termine par un quillon en crosse. Deux oreillons bombés, en forme de baguette, destinés à maintenir la poignée dans son axe et à empêcher la lame de battre dans le fourreau, sont brasés sur cette branche ; les deux branches latérales, brasées sur la branche principale qu'ils rejoignent de chaque côté de la poignée, touchent à la calotte à l'autre extrémité.
La lame légèrement courbe est à pan creux ; la pointe, dans le prolongement du dos, se termine par un contre-tranchant et un biseau. Le dos carré porte le nom de la manufacture et la date de fabrication, ici Mre Imple du Klingenthal septembre 1813. Poinçons de l'inspecteur Krantz (K) et des contrôleurs Bick (B) et Lobstein (L).
Le fourreau en tôle de fer est d'une seule pièce de 2,5 mm d'épaisseur recouvrant un fût en bois qui se prolonge jusqu'à l'extrémité de la lame qu'il enveloppe ainsi entièrement ; la cuvette est échancrée pour le passage des oreillons, fixée par une vis placée côté dos de la lame qui la solidarise avec le fourreau et le fût ; deux bracelets en fer se prolongeant en pitons traversés par les deux anneaux de bélière brasés sur le fourreau. Le dard termine le fourreau.
Fabriqué à environ 130 000 exemplaires sous l'Empire, ce sabre an XI fut attribué aux chasseurs à cheval, aux chevau-légers lanciers et à l'artillerie légère, ainsi qu'aux hussards au fur et à mesure qu'ils eurent usé leur sabre particulier ; il inspira tous les sabres de cavalerie légère du XIXe siècle.