Sabre du Premier Consul Bonaparte Vue générale

Cette arme s'apparente aux sabres de récompense appelés sabres de deuil en raison du bleui sombre de la lame. Le bouton de calotte godronné repose sur une demi-calotte d'acier noirci ornée de fleurons d'or. La poignée en ébène alterne des pans coupés tressés et lisses. La branche, fixée à angle droit à la croisière, ornée de végétaux stylisés et d'un serpent, est montée en deux parties : le quillon se termine en coquille, le tout s'inspirant des montures à l'allemande. Les oreillons sont ornés de cassolettes enflammées.
La lame damasquinée et bleuie est probablement de facture ottomane ou égyptienne comme le suggère le décor de croissants de lune, de soleils et le buste de mamelouk de profil au verso du talon. Le recto comporte un sautoir de bombardes sur un lit de boulets et un tambour aux baguettes croisées surmonté d'un casque à cimier. La damasquinure achevée avant la pointe, un trait de métal plus foncé à la jointure de la dorure et du tranchant gravé à l'acide, laissent supposer l'ajout d'une pointe imitant les décors orientaux sur une lame trop courte.
Le fourreau est en acier bleui doré et gravé sur la chape, les bracelets et la bouterolle de motifs végétaux, de coquilles, de palmettes et de rinceaux dans le goût néoclassique.
Seuls le pommeau et le fourreau sont l'oeuvre de Boutet, qui cisèle tous ses décors et dont les réalisations sont d'une grande virtuosité technique et artistique. Cette arme de prestige parfaitement équilibrée et au riche décor a été réalisée pour le Premier Consul, comme en témoigne la dédicace. Ce dernier a pu l'emporter dans ses bagages lors de la campagne d'Italie de 1800.