Trois fibres artificielles, à base de cellulose régénérée, arrivent sur le marché au début du XXe siècle : la « rayonne », du Français Hilaire Bernigaud de Chardonnet, brevetée en 1885 (à base de nitrate de cellulose) ; la « cupro » ou « soie Bemberg » (1897) ; la « viscose », des Anglais Cross, Bevan et Beadle (1893). Cette dernière, moins chère à produire, a finalement supplanté les autres dans les années 1930, mais la soie Bemberg est toujours utilisée pour les doublures. Le procédé Bemberg consiste à dissoudre le linter de coton (les courtes fibres séparées des graines lors de l’égrenage) dans un bain d’ammoniaque et de cuivre, dont on extrait des fils coagulés. On parle de fibres artificielles car la matière première est naturelle, à l’inverse du nylon, réalisé à partir de fibres synthétiques. Ce tableau a été offert au Conservatoire par le Comptoir des textiles artificiels en 1931, peut-être à l’occasion d’une conférence prononcée par l’ingénieur Jules Quantin.