Sculpter une vis aux filets réguliers est une véritable gageure pour les arts mécaniques. Jusqu’au XVIIIe siècle, l’ouvrier creuse à la main une rainure hélicoïdale en pressant graduellement le ciseau sur la pièce. Senot, préoccupé par la qualité du filetage, améliore les solutions apportées par Vaucanson et par les maîtres horlogers. Le chariot porte-outil est placé sur une vis mère. La perfection de ses filets assure l’avancée régulière et la pression constante de l’outil. Un train d’engrenage (dit tête de cheval), aux pièces interchangeables, solidarise les mouvements rotatifs de la pièce à décolleter et de la vis mère. Le pas-de-vis peut être modifié facilement en changeant le rapport entre ces engrenages. Tous les genres de filetages sont alors possibles et réalisés sans défaut. La fabrication de grands tours en métal au XIXe siècle permet d’usiner précisément des pièces métalliques de grande taille, composantes essentielles des machines-outils industrielles.