Berlin, occupé par les forces alliées en 1945, a été partagé en deux blocs, puis séparé par un long et haut mur du 15 août 1961 au 9 novembre 1989. Nombreux ont été les Berlinois de la partie Est qui laissèrent leur vie en tentant de passer à l’Ouest. Le mur demeure la trace symbolique de cette période. Même si l’ensemble a été démoli, Berlin en a préservé une partie, East Side Gallery.
Ce pan offert au MuCEM par le Sénat de la ville de Berlin doit appartenir à la troisième phase de construction du mur, le Grenzmauer 75, « mur frontière 75 », décidée en 1974, et constituée de blocs préfabriqués de 3,6 mètres de haut et dotés d’un socle intégré de 1,2 mètre de large. Des artistes sont venus y réaliser, côté Ouest, leurs œuvres en signe de protestation contre cette atteinte à la liberté de circulation, inscrite parmi les Droits de l’Homme.
Pour les graffeurs, ce mur fait partie de l’histoire européenne du graffiti. Le pan du MUCEM est recouvert de plusieurs signatures : la date de 1996 apparait et la signature centrale est une partie d'un « flop » (lettrage en forme de bulle élaboré généralement d'un seul trait). Ce bloc massif a été collecté dans le cadre de la campagne « Graff » menée en Europe et en Méditerranée de 2001 à 2006.