Au XVIe siècle, les serins, très appréciés dans les châteaux, perfectionnent leur ramage en prenant des cours de chant. Leurs maîtres leur enseignent patiemment la science des trilles et des roulades en soufflant dans une flûte à bec appelée flageolet. Ils sont libérés de cette contrainte au siècle suivant lorsque les horlogers imaginent les serinettes mécaniques. Un tour de clé et un chant joyeux et trompeur s’échappe d’une boîte où se dissimulent soufflet, sifflet, came et piston. Ces mécanismes musicaux de plus en plus petits sont rapidement agrémentés d’oiseaux minuscules dont les squelettes et les cœurs d’acier imitent la vie de manière troublante. Battements d’ailes, petits becs qui claquent, danse fragile et éphémère. Dans une dernière envolée de notes, l’illusion s’escamote dans son mystérieux écrin. Boîtes à tabac, montres, pommeaux de cannes accueillent ces oiseaux chanteurs qui meublent si gracieusement les silences gênants des conversations mondaines.