Machine à coudre

Installé depuis 1825 à Saint-Étienne, Thimonnier, bien qu’il n’ait aucune notion de mécanique, travaille sans relâche à la conception d’une machine à coudre. Il ignore l’existence des brevets pris en Angleterre puis aux États-Unis pour des machines similaires ; pourtant, à la fin de l’année 1828, sa première machine est achevée. Elle permet de coudre avec le point de chaînette à l’aide d’un crochet, à la manière des brodeurs. Soutenu par un répétiteur de l’École des mines de Saint-Étienne, il perfectionne sa machine et dépose un brevet en 1830. Thimonnier présente son invention à l’aide d’un modèle réduit, en état de fonctionner, qui est peut-être celui conservé au Musée des arts et métiers. Il prend la tête du premier atelier de confection mécanique au monde, à Paris, mais le contexte social n’est guère favorable : quelques mois après les Trois Glorieuses, les ouvriers restent hostiles à la mécanisation du travail et saccagent l’atelier. C’est la première d’une longue série de déconvenues pour Thimonnier qui, malgré plusieurs brevets, ne parviendra pas à vivre de son invention.