Le modèle Ariel de Starley

Le cyclisme a connu une rapide évolution au début des années 1870, lorsque des fabricants anglais ont apporté d’importantes améliorations au Boneshaker original.

Le modèle Ariel, conçu par James Starley en 1871, est considéré comme étant un important jalon dans le processus. Il représente la première tentative de fabrication d’une bicyclette entièrement en métal et il a pavé la voie à l’introduction de roues avant de plus en plus grandes.

Le principe sur lequel reposait la conception de la roue avant du modèle Ariel, qui faisait 1 m (40 po), était simple. Si une rotation du moyeu équivalait à une rotation de la roue, alors une roue ayant une plus grande circonférence permettrait au cycliste de parcourir une plus grande distance avec chaque coup de pédale. En somme, plus la roue était grande, plus on pouvait aller vite.

La grande roue comportait un autre avantage : sa jante en métal, ses longs rayons en broche et ses pneus pleins contribuaient tous à absorber les vibrations routières. La randonnée devenait ainsi plus rapide et plus confortable.

Il fallait tout de même maîtriser les particularités de la conduite, apprendre à contrer la tendance qu’avait la grande roue à tourner dans une direction, puis dans l’autre à chaque coup de pédale. Si on ne tournait pas assez, on risquait d’avoir un accident, mais si on tournait trop ou trop vite, on risquait la même chose. Et si on se mettait, tout à coup, à pédaler plus fort, en appuyant de tout son poids, mais en oubliant de tourner dans la direction opposée? Oui, on se dirigeait vers un autre accident.

Mais on risquait plus grave : on risquait de tomber tête première. Comme le centre de gravité du cycliste était situé directement au-dessus du moyeu, toute secousse brusque pouvait le propulser tête première par-dessus le guidon.

Puis, comme le modèle Ariel ne comportait pas de freins, il fallait absolument demeurer à l’affût des pierres, des nids de poule, des animaux et des petits enfants.