Pour s’affranchir du mouvement alternatif d’un piston associé à un système bielle-manivelle, les ingénieurs, s’inspirant des roues hydrauliques, imaginent utiliser la force vive de la vapeur en la faisant agir directement sur les aubes des roues. Un moteur à mouvement circulaire continu, simple, d’encombrement limité et de bon rendement, voit le jour : la turbine à vapeur. Pour tirer le meilleur parti de l’énergie, Auguste Rateau améliore la turbine à action en concevant une turbine à impulsion qui utilise les basses pressions. Ses roues comportent des aubages qui réduisent la section de passage de la vapeur. Derrière chacune d’entre elles est accolée une roue semblable, mais fixe. Le flux de vapeur qui a été contraint d’accélérer sous l’effet de la restriction de passage vient prendre appui sur les aubages de la roue fixe pour transmettre, « par réaction », une énergie récupérée sur les aubages de la roue en rotation. La turbine s’est substituée aux machines à mouvement rectiligne, notamment dans la marine ou les centrales électriques.