Street Music

Dans un effort pour créer de l'art qui était socialement pertinent, Norman Lewis a représenté des scènes de chômeurs ou de sans-abri dans les rues de Harlem au début de sa carrière. Au début des années 1940, ses perspectives ont changé suite à une visite au Museo del Prado à Madrid, en Espagne. Réfléchissant sur cette expérience, Lewis a commenté: "Les gravures de Goya n'ont pas empêché toute guerre." Reconnaissant les limites de la figuration, il a tourné vers l'abstraction comme une stratégie pour se distancer de ce qu'il croyait être un langage visuel racialement contraint qui a renforcé les stéréotypes négatifs. À New York, Lewis est venu rejoindre le groupe croissant d'artistes expressionnistes abstraites. Contrairement à ses contemporains, cependant, il n'a pas jeté, goutte à goutte, ou frotté la peinture sur ses toiles. Au lieu de cela, il employait une palette de couleurs modérée et une matière poétique qui reflète la nature et notre place. Bien que son approche de la peinture soit finalement complètement abstraite, Lewis a continué à remettre en question le rapport que l'art devrait avoir avec le monde extérieur, et il n'a jamais abandonné sa passion pour le changement social. À première vue, la peinture orange dans "Street Music" semble être juste des lignes. Pourtant, après une vision prolongée, on pourrait commencer à distinguer des figures ou des notes musicales. Lewis a adoré transmettre des mouvements dans ses œuvres, en particulier les mouvements de personnes à travers les milieux urbains, à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments, et se rassemblent dans les coins des rues. "Street Music" présente une vision panoramique d'un tel groupe de personnes qui, pour Lewis, ont représenté l'apparition d'idées, d'objectifs et de valeurs partagées.