Née des progrès de la sidérurgie et de l'évolution technique qui marquent le XIVe siècle, l'armure prend sa forme ultime au XVe siècle pour protéger l'ensemble du corps. Les lourdes défaites provoquées par les archers gallois à Crécy (1346) et Poitiers (1356) conduisent également à l'amélioration des défenses de corps. Vêtement de métal réservé à l'homme d'armes de haut rang, l'armure est dès lors perçue comme un symbole chevaleresque endossé pour la guerre, mais aussi pour les grandes circonstances et jusque dans l'ultime sommeil du guerrier.
Cette armure composite, c'est-à-dire dont les pièces constitutives - bien que contemporaines - proviennent de différents ateliers, peut être désignée sous l'appellation de « harnois blanc ». Un terme directement lié à la surface polie à blanc de l'armure.
La protection du chevalier est assurée de haut en bas par une défense de tête de type morion, dont les rebords évasés se coupent à angle aigu devant le nez. Le bas du visage est quant à lui couvert par une bavière à mentonnière pivotante.
La cuirasse, constituée du plastron et de la dossière, est sobrement décorée de cotes à la manière du gothique tardif, répondant ainsi à l'idéal esthétique du temps. Assez rares, les épaulières sont prolongées par des canons de bras disparates, tandis que les mitons plus récents sont de style maximilien.
Réalisées pour un fantassin, les défenses de jambe s'articulent autour de trois éléments : un demi-cuissard, une genouillère à large ailette et une demi-jambière en pointe.