Sabre, Japon Vue générale - Hors fourreau

Le sabre est l'apanage du samouraï, maître des trois autres classes de la société nippone (paysans, artisans et marchands). Le rôle et le prestige de cette arme grandissent pendant la période Genroku (1688-1703) où elle devient l'insigne du rang social de son propriétaire. Symbole de force et de puissance, le sabre engendre le respect et ce dès les premiers stades de sa conception. Le forgeron procède donc à des rites de purification, récite des prières et fait des offrandes aux divinités quand il fourbit une lame. L'arme est considérée comme l'âme du samouraï prend alors une connotation sacrée.
De dimensions relativement réduites, notre sabre possède une lame légèrement courbe à un seul tranchant qui se prolonge dans la poignée ou « tsuka » par une soie (« nakago »). La poignée est recouverte de galuchat, de la peau de raie ou de requin et enveloppée d'un transfilage de cordonnet qui laisse entrevoir à travers des losanges ajourés le galuchat blanc à gros grains. Courant sur deux losanges, un lion doré se détache en son centre.
Bien que dénuée d'artifices décoratifs, la lame demeure la partie essentielle du sabre. Elle est rendue solidaire de la poignée à l'aide d'une goupille en bambou appelée « mekugi ». Mélange de fer et d'acier, la lame extrêmement tranchante est façonnée en plusieurs étapes à commencer par le forgeage, puis vient le trempage et enfin le polissage. Des secrets de fabrication jalousement conservés et transmis de bouche à oreille, de maître à élève. Ce qui explique l'attachement des Japonais à ces armes devant lesquelles on s'incline et dont on ne doit jamais toucher la lame à main nue.