Sollicité en 1495 par les bénédictins de la ville de Pérouse, Pérugin consacre trois années à la réalisation d'un retable pour le maître-autel de leur église. Dans le contrat, les délais de réalisation, l'iconographie, mais également les matériaux à employer sont précisément décrits. Si l'ensemble comprend alors 15 éléments, seules la partie centrale et la lunette , représentant l'Ascension du Christ, sont aujourd'hui conservées au musée de Lyon. Restant dans un plan à deux dimensions, la composition s'organise de manière symétrique autour d'un axe central allant de la terre au ciel et reliant, par un jeu de gestes et de regards, la Vierge Marie, le Christ et Dieu le Père. De part et d'autre de la Vierge, sont placés les douze apôtres et saint Paul, figure importante de l'Église primitive. Au-dessus d'eux, le Christ apparaît dans une mandorle . Entre les différents niveaux, des anges jouent de la musique ou prient Dieu le père. A l'arrière, se déploie dans la profondeur un paysage panoramique traité selon les règles de la perspective aérienne : dans un camaïeu de bleus, on distingue une petite ville fortifiée, au bord d'une rivière serpentant au creux d'une vallée entourée de montagnes. Le rythme régulier des figures, les poses gracieuses et la douceur des visages des personnages, la luminosité des couleurs intenses et contrastées, composent une image à la fois imposante et subtile. Pérugin met au point dans ce retable un style classique qui préfigure l'art de son élève Raphaël.
Partie centrale et lunette du retable