La tireuse de cartes

Dans le même type de construction, et d’atmosphères chères à Caravage et ses suiveurs, on peut admirer le tableau suivant de Molenaer dans un décor proche du précédent, celui de la Diseuse de bonne aventure.
Un homme d’apparence bourgeoise écoute attentivement des prédictions.
Une servante semble indiquer l’arrivée de nouveaux clients. A l’arrière, plongé dans l’obscurité, un homme peut-être accompagné d’une femme pousse les rideaux qui cachent une couche.
Ce panneau dénonce de manière sous-jacente les plaisirs issus d’une consommation excessive ;
tabac, alcool, vices du jeu ou de la luxure. Pour les moralistes du XVIIème siècle, les jeux de cartes sont la marque « d’une nature paresseuse et donc par extension l’attribut du vice personnifié ».
Dans cette œuvre, Molenaer éteint sensiblement sa gamme colorée pour des camaïeux de bruns presque monochromes et emploie de chaleureux clairs-obscurs relevés çà et là d’accent de lumières accrochés à un visage ou à un objet.
D’après les textes de Sandrine Le Bideau in catalogue « Peintures flamande et hollandaise – Collection des musées de Châteauroux » Somogy-Editions d’Art