Pour réduire la durée des coûteux chantiers des ponts en pierre, et s’affranchir de la portée des arches, limitée à 30 mètres, les ingénieurs imaginent, dès la fin du XVIIIe siècle, des ponts métalliques suspendus. Influencés par les ouvrages construits aux États-Unis puis en Angleterre, les frères Seguin développent une solution technique originale. Au lieu d’utiliser des suspentes à chaînes, ils réalisent des câbles en fil de fer et jettent leur premier pont sur le Rhône, à Tournon, en 1825. Camarade de classe des Seguin, Jacques Pierre Quénot commence un an plus tard l’édification d’un pont suspendu sur la Charente. Profitant d’une interruption du chantier pour cause d’hiver rigoureux, le chef de travaux, M. Francois, poursuit la construction… en miniature ! Ce modèle, présenté à l’Exposition des produits de l’industrie de 1827, fait la publicité du procédé avec lequel Quénot construira une vingtaine de ponts. Offert au Conservatoire en 1863 par les héritiers de l’ingénieur, il est l’unique témoignage en trois dimensions de l’ouvrage, détruit en 1875.