Avec Paul Gauguin, Paul Sérusier est l’un des artistes ayant fait la renommée de Pont-Aven. C’est lors d’un séjour dans la cité des peintres qu’il réalise cette oeuvre inspirée d’un moment de la vie quotidienne. La toile est construite à partir d’une oblique divisant deux grandes zones de couleurs, l’une froide (tons bleutés) en arrièreplan et l’autre chaude (tons ocre) avec les porcelets au premier plan. La facture de ce tableau est représentative de l’esthétique de l’école de Pont-Aven, simplifiant le trait et exaltant la couleur. Il faut aussi noter l’audace du cadrage, qui scinde le haut du corps de la femme, ainsi que la jambe unique, saisissant raccourci pour signifier le mouvement, sans doute influencé par la photographie naissante et le cadrage des estampes japonaises qui commencent à circuler en France.