Les sujets bretons que Peslin présente au Salon, à Paris, sont souvent puisés à Pont-Aven, où il fréquente, dès 1876, la colonie artistique en prenant pension à l’Hôtel Julia. Dans la mouvance du réalisme, l’attention du peintre se porte aussi sur les détails des objets décoratifs : broderies, plats de faïence et bois sculpté du mobilier. Cette oeuvre représente une fileuse bretonne portant un costume de travail, comme en témoignent le col et la coiffe non amidonnés, le tablier souillé et les sabots. Elle tient d’une main une quenouille et de l’autre, une pelote de laine. Elle se trouve dans une pièce à vivre lumineuse, aux murs blanchis à la chaux et au plancher en bois brut. Derrière elle, tel un témoignage ethnographique, se trouve un meuble bas sur lequel sont posés une couverture et un rouet. Au-dessus, un vaisselier est suspendu au mur