Cuirasse à quatre miroirs, travail indo-persan, vers 1650 Vue de face

Cuirasse typique du monde musulman apparue vraisemblablement en Iran au début du XVe siècle, le Cahar Aïné s'est rapidement propagé à la Turquie ottomane et à l'Inde moghole notamment après l'avènement de l'empereur Akbar (1542-1605). Difficile dans ces conditions de déterminer avec certitude l'origine géographique de notre pièce d'armure et ce d'autant que les inscriptions en arabe insérées dans des cartouches sur chacune des plaques de la cuirasse sont en caractères persans.
Appelé cuirasse à quatre miroirs en référence aux plaques métalliques sur lesquelles se reflétait le soleil lequel pouvait éblouir les combattants adverses. Ce Cahar Aïné se complète d'une cotte de maille pour former un ensemble plus souple que celui porté en Europe occidentale et privilégier l'aisance du cavalier. Légèrement concaves et échancrés pour se placer sous les aisselles, les flançois autorisent ainsi une grande liberté de mouvement à l'image de la partie supérieure du plastron largement ouverte au niveau du col. Les cinq parties de la cuirasse sont réunies par un système de charnières tandis qu'une rangée de gros boutons dissimule les points d'attache entre les deux subdivisions du plastron.
Mais plus que ses qualités techniques, c'est l'ornementation de la cuirasse dont l'intérieur est tapissé de velours qui la transforme en véritable oeuvre d'art. Légèrement creusée entre les omoplates, la dossière voit ses bords renforcés d'un bourrelet et découpés en accolades sur sa partie supérieure. Elle renferme un élégant tracé d'arabesques chargées de feuilles, de grappes et d'oiseaux encadré par un large galon de marguerites et de roses.