La famille Fabritius compte plusieurs artistes : le père, Pieter Carelsz dit F-Fabritius, qui fut maître d'école et peintre, et ses trois fils, Carel, Barent et Johannes. Carel est le plus célèbre, on lui doit notamment le fameux Chardonneret conservé à La Haye. Vers 1642, il devint I'un des nombreux élèves de Rembrandt à Amsterdam, et c'est probablement par le biais de Carel que cette manière rembranesque influença Barent, auteur de ce tableau.
L’œuvre est fidèle au récit biblique comme à l'iconographie traditionnelle de ce thème : le vieux Tobit confit une mission à son fils Tobias (Tobie), lui demandant d’aller récupérer une somme d'argent. Tobie cherche un compagnon pour se rendre en Médie : dehors il trouve l'ange Raphaël, mais il ne se doute pas que c'est un ange de Dieu. Raphaël accepte de l’accompagner.
Ils partent accompagnés d’un chien. La première nuit, ils campent au bord du Tibre. Le garçon descend se laver les pieds dans l’eau. Alors un gros poisson saute hors de l'eau et veut lui avaler le pied. Il crie, l'ange lui dit : attrape-le et maitrise-le ! Il réussit et le tire à terre. Les abats du poisson serviront ensuite à guérir la cécité du vieux Tobit, comme l’enseigne l’ange au jeune garçon.
Pour religieux qu'il soit, le thème est traité à la façon d'une charmante pastorale rustique : si l’on fait abstraction des ailes de Raphaël, qui se mue en jeune pâtre aux pieds nus. Dès lors, le tableau gagne en charme bucolique ce qu'il perd en solennité biblique.