Elle est élégamment coiffée d'une petite toque à plume, et ses cheveux bouclés, dont une mèche est nouée sur le front, sont retenus par une résille. La ferronnière ornée d'un bijou apporte encore une touche de préciosité et de raffinement. La rondeur des épaules, le visage ovale aux joues pleines, le long cou et la tête penchée, le mouvement des plumes recourbées dessinent des formes douces qui font écho à la courbe du médaillon dont elle semble émerger. Le buste nu est paré d'une chaîne à gros maillons d'où pend un cartouche portant la date de 1532. Cette sculpture ornait peut-être la façade d'une maison de la rue du Collège, ou bien un plafond à caissons d'une maison de la rue des Orfèvres, à Vienne (Isère). Ce type de buste inséré dans un tondo fut très apprécié à la Renaissance, présent sur des demeures de plusieurs régions françaises, notamment dans la vallée du Rhône. Si le motif provient d'Italie, la sobriété et la grâce sont d'une marque bien française et se rattachent davantage au style de la Touraine. Le médaillon était ordinairement placé en hauteur, comme le confirme ici la modulation du relief conçu pour une vue en contre-plongée. S'agit-il d'un portrait ou d'une allégorie de la beauté féminine ? Ce motif surmonte la porte d'entrée du palais Saint Pierre, accueillant le visiteur de sa douce sensualité.