Dans un dialogue onirique, la photographe Denise Bellon descend l’escalier alors que la Tour de Barbarie et son palmier sont personnifiés par une bulle de bande dessinée en arrière-plan. “ Non c’est vrai tu t’en vas ?’” s’interroge le Palais. La femme répond avec poésie : “ La Terre fait eau de toutes parts La Mousse vit aux dépens des mots d’amour Ce soir le vent porte mes couleurs J’ai laissé la clé sur la cheminée.” Comme en symbiose avec cette nature si souvent représentée dans le palais, la photographe est attirée au dehors, en laissant pourtant croire qu’elle habite l’édifice. Bien que le facteur Cheval ait voulu être enterré dans le temple égyptien, cette architecture n’eut aucune autre vocation que celle d’être admirée comme monument. Sorti tout droit d’un songe, le Palais fait écho aux écrits d’André Breton souvent portés par le rêve et l’inconscient. Venu visiter le Palais en 1931 et 1949, il dira : “Le facteur Cheval, (...) demeure le maître incontesté de la sculpture et de l’architecture médianimiques ”. En 1932, il lui rendra hommage à travers un poème intitulé Le révolver à cheveux blancs.