Son œuvre-installation Hommage au Facteur Cheval, est emblématique du travail de l’artiste. Assemblage hétéroclite d’objets accumulés, ce portrait de Ferdinand Cheval dans son uniforme de facteur est inspiré d’une photographie de 1905. Les deux artistes sont finalement assez proches, puisque tous deux rassemblent des objets. Alors qu’il s’agissait de pierres pour l’autodidacte du Palais idéal, ce sont chaise, guitare, tête de Bouddha, brouette ou autres jambes de poupée qui composent cette anamorphose. Derrière le facteur s’élèvent deux murs, sur lesquels sont inscrits : “NE RIEN ÉCRIRE LÀ-DESSUS” et “DÉFENSE DE NE RIEN TOUCHER” ; des textes respectivement présents sur la façade Est et dans la galerie du Palais idéal. Comme pour rappeler l’identité de l’architecte naïf, une photographie de la tête d’un équidé est inscrite dans un fer à cheval. Plus bas, un petit bonhomme, qui porte un écrou en guise de chapeau, pousse une brouette chargée de la pietà de Michel-Ange. En référence à l’histoire de l’art occidental, il est aussi possible de voir une Vénus de Milo de dos ainsi que la louve de Rémus et Romulus. Comme dans le Palais idéal, la composition présente une absence certaine de vide. Il a fallu prendre du recul pour découvrir pleinement la nature de cette composition, tout comme il faut parfois monter sur le Belvédère, construit par le facteur Cheval devant ces Trois Géants, pour admirer l’ampleur de son œuvre.