Une seule lecture ne suffit pas à analyser l’ensemble de la composition, car bien que le ciel bleu soit immaculé, l’architecture reste anarchique. On y retrouve l’arrière du temple égyptien de la façade nord, l’oiseau perché et la multitude du décor bestiaire propre au facteur Cheval. L’édifice multicolore accentue l’aspect merveilleux de la création naïve. Six oiseaux, propres au style de Louis Poulain, viennent agrémenter la structure, et deux personnages, aux corps entremêlés, viennent visiter l’œuvre monumentale. Au premier plan, le facteur Cheval porte ses pierres. Bien qu’étant de profil, deux yeux fixent le spectateur. Comme un symbole de la lenteur de la construction, sa brouette a l’allure d’une tortue. Sur la composition de Louis Poulain sont écrits les mêmes textes que l’on retrouve gravés sur l’édifice originel : “DUN-SONGE-j’AI-SORTI-LA-REINE-DU-MONDE”, “FACADE NORD” et “TRAVAIL D’UN SEUL HOMME”. Au-dessus de cette comédie architecturale, Louis Poulain a aussi écrit “TOUT-CE-QUE-TU-VOIS PASSANT EST-L’OEUVRE D’UN-PAYSAN”, rendant hommage aux origines rurales du facteur, dont les parents étaient de petits cultivateurs. Pour Louis Poulain, cette œuvre est aussi une manière de valoriser un art non conventionnel, amateur et naïf, et qui fait écho à son travail.
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