Invité pour le centenaire du Palais idéal en 2012, Titouan Lamazou réalise une série de 8 aquarelles. Sur celle-ci est présentée un portrait du facteur Cheval encadré d’écritures manuscrites. Dans un camaïeu de brun, les touches de pinceau délicates brossent un facteur vieilli par le labeur. Parmi les nombreuses écritures, il est possible de lire : ” LES FÉES DE L’ORIENT VIENNENT FRATERNISER AVEC L’OCCIDENT”, une citation inscrite dans la galerie du Palais. Suit le commentaire de Titouan Lamazou “Le Facteur Cheval, l’artiste Orientaliste du Palais de la NATURE” écrit au-dessus de la signature de l’artiste, deux écritures qui soulignent l'intérêt du facteur pour ces civilisations arabes. N’ayant pu voyager, notamment lors d’un service militaire prévu en Algérie et qu’il n’a jamais fait, le facteur Cheval a cependant été très inspiré par le Maghreb. L’époque coloniale, ses lectures, mais aussi les cartes postales qu’il portait durant ses longues marches, l’ont très sûrement influencé dans la construction de son palais. On y retrouve notamment l’architecture d’un temple égyptien, et la représentation de momies. Fraternel envers toutes les cultures, il réalisera une mosquée sur la façade ouest de son monument. En 1905, un visiteur égyptien écrira en écriture arabe dans le livre d’or du facteur : “D’aucun prétend que la douleur est dans l’amour alors que dans l’amour il y’a des jours plus amers que la patience (fleur du désert)”. L’architecte inscrira cette phrase aux pieds des Trois géants de son palais. Une calligraphie arabe qu’il nous est aussi possible d’admirer grâce à la transcription qu’en a fait Titouan Lamazou sur cette œuvre.