Ugo RONDINONE, "SUNRISE. east. October", 2005
"SUNRISE. east. october" fait partie d’un ensemble de figures énigmatiques représentant chacune un mois de l’année dans une évocation du cycle des saisons, de l’éternel retour du même et de l’inexorable passage du temps. Leurs expressions intriguent, leur monumentalité met à distance. Elles poursuivent la série des masques dans lesquels on devine la présence de l’artiste sous les traits d’un clown désenchanté ou, dans la série de photographies I don’t live here anymore. Ces figures totémiques semblent surgir d’un rêve d’enfant ou d’une civilisation à jamais disparue. A la fois grotesques et sublimes, elles proviennent de sources aussi diverses que les masques de civilisations extraoccidentales ou encore les déguisements festifs pour le carnaval. Elles surgissent aussi de l’histoire de l’art en évoquant le Surréalisme ou les recherches plastiques de Picasso.
Pour Rondinone « l’art a la capacité d’organiser l’espace qui est une perpétuelle accumulation de temps et de langage qui se cristallise dans l’immobilité de l’image ». A la majesté des héros mythologiques ou historiques de la statuaire classique, elles présentent leur bonhomie et leur aspect énigmatique. Elles ne racontent rien mais font appel à notre imaginaire et aux souvenirs d’enfance joyeux ou terrifiants. La référence aux saisons au-delà de l’histoire nous place dans le cycle de la nature et du temps qui passe. Les fortes empreintes des doigts de l’artiste donnent l’illusion que ce personnage est couvert d’une toison. Le socle moulé en béton garde fidèlement les traces du coffrage en bois.