Né à Kinshasa, Zaïre, en 1988
Vit et travaille à Kinshasa, République Démocratique du Congo
En Afrique, lorsqu’on interroge un artiste sur les circonstances par lesquelles il est « venu » à l’art, invariablement et quelle que soit la génération, la réponse convoque l’enfance, le don et le destin, à ce qui échappe à la raison et touche au sacré. Amani évoque ainsi, comme ses aînés kinois, ses premiers dessins sur la terre, à même le sol, puis dans ses cahiers d’écolier… mais Amani, faut-il le préciser a grandi dans un univers d’artistes aux côtés de son père Pierre Bodo Moke et Chéri Samba qui furent les initiateurs de la peinture populaire kinoise. Ce qui le singularise encore, c’est son inspiration par les affiches de cinéma « bollywoodienne » et leur caractère publicitaire.
Fort de sa filiation, il s’inspire lui aussi de toutes sortes d’évènements qui lui permettent surtout de transmettre ses messages.
Une de ses premières toiles date de 1998, il a dix-huit ans. Elle a pour titre Chasse à l’homme. Il veut ainsi, dit-il, nous « renseigner et désavouer ce système qui autorise à chasser d’une école, les élèves dont les parents ne peuvent payer leur scolarité ». N’est-ce-pas une des causes du sous développement en Afrique ?
La particularité des toiles d’Amani tient à cette technique « qui lui est arrivé » et qui consiste à les traiter au "Mwangisa", terme Lingala qui signifie Aspergé. En effet, ses toiles sont saturées de gouttelettes de couleurs totalement étrangères au sujet mais qui les rend plus spectaculaires. Le spectateur, ainsi étonné, ne manquera pas le message comme une affiche publicitaire ne doit pas manquer sa cible.