Sans Titre

Né en 1976, Kinshasa, Zaire.
Vit et travaille à Kinshasa, République Démocratique du Congo

Pathy Tshindele fait partie de cette nouvelle génération d’artistes congolais qui a aujourd’hui moins de trente ans (Il est né en 1976) et qui émerge depuis trois ans environ à Kinshasa. La plupart d’entre eux ont suivi des études à l’Académie des Beaux Arts, mais Pathy dit lui même qu’il a dû oublier ce qu’il avait appris pour commencer à développer sa propre pratique.
Pathy travaille à cheval entre plusieurs pratiques artistiques, les mixe. Il change de médium lorsque les choses deviennent trop faciles. Manière d’inventer dans un pays où l’art a été marqué par deux pôles : d’un coté, un académisme statique et de l’autre, la peinture populaire qui a bercé son enfance et dont on retrouve des traces dans le coté chronique de ses toiles. Le plus important, dit-il, c’est de poser un acte, questionner le monde.
Ces questionnements incessants l’ont amené, avec ses amis du collectif Eza Possibles, à initier la manifestation « Kinshasa Wenze Wenze » en août 2003 à Kin. Il s’agissait de récupérer des carcasses de voitures dont la ville était alors envahie et d’en faire des sculptures. Manière de questionner l’état de la ville, les difficultés de la vie quotidienne, l’attitude des habitants. Cela a été un moment fondateur et un choc à Kinshasa, d’autant qu’il y a urgence à ce que les congolais prennent la parole. Et les jeunes artistes ont bien saisi l’espace de risque, de confrontation et de liberté que la création leur offre.
Les toiles de Pathy sont compréhensibles de tous. Il récupère les situations et leur contexte, et surtout des expressions, des éléments de la langue kinoise. Il dit faire un dictionnaire de cette langue non écrite, qui s’invente au jour le jour. Mais évidemment, là aussi ses toiles questionnent, elles sont comme des cris, des coups de poing. Elles sont reliées à un contexte, mais un contexte au sens large, d’autant que Pathy dit lui-même que les questions de race, de nationalité et même de sexe sont le cadet de ses soucis et qu’il se sent citoyen du monde.