Version réduite du Browning M1903, le pistolet de poche « Hammerless » modèle 1903 est fabriqué par la Colt's Manufacturing Company, fondée à Hartford dans le Connecticut en 1855 par Samuel Colt et l'une des plus anciennes entreprises américaines d'armes à feu. De calibre 7,65 mm pour le modèle 1903, il passera par la suite en 9 mm avec le modèle 1908. Ce modèle de pistolet est fabriqué jusqu'au début des années 1940. Il est notamment utilisé par les membres du SOE (Special Operations Executive) et de l'OSS (Office of Strategic Services) durant la Seconde Guerre mondiale.
Ce pistolet porte le numéro de série 556252. Il possède ses deux plaquettes en bois avec le logo de l'entreprise Colt représentant un cheval cabré. Sur le côté gauche de la glissière figure la patente de fabrication du pistolet (COLT'S PT. F.A. MFG. CO. HARTFORD. CT. U.S.A. PATENTED APR. 20. 1897. DEC 22. 1903) et le logo de Colt et sur le côté droit les informations sur l'arme (COLT AUTOMATIC CALIBRE 32 RIMLESS SMOKELESS).
Ce pistolet a appartenu au lieutenant Frédéric Laboureur alias « Alain » dans la Résistance. C'est l'un des premiers organisateurs de la Résistance en Auvergne. Il fait campagne comme volontaire dans un corps franc en 1939-1940. Fait prisonnier les armes à la main en 1940 dans les Vosges, il rejoint l'Auvergne avec de faux papiers en 1941 où il reprend la lutte clandestine. En 1942, il devient agent permanent de la Résistance en tant qu'agent de liaison puis adjoint au responsable propagande diffusion. En 1943, il est recherché activement par la Gestapo et échappe à 4 arrestations. Il prend le maquis en 1944 et rejoint les FFI d'Auvergne au mont Mouchet. Nommé capitaine de la 10e compagnie, il prend une part active lors des combats du Mont Mouchet du 11 juin 1944 où, pendant plus de 10 heures et sous le feu nourri de l'artillerie et de mortiers, il tient en échec deux compagnies de Waffen SS appuyées par des engins blindés. Il est chargé d'assurer le repli du 2e bataillon. Une fois sa mission effectuée, il fait replier sa compagnie en bon ordre, alors que celle-ci est presque entièrement encerclée, tout en ayant infligé de lourdes pertes à l'ennemi. À la tête de sa compagnie, il prend ensuite part à la bataille de la Truyère le 20 juin 1944 et également à celle de Chaméane. Il devient ensuite adjoint au commandant Raymond Buret alias « René », commandant du 4e bataillon FFI d'Auvergne.