Au cours de ces vingt-cinq dernières années, Hiramatsu Reiji retourne inlassablement à Giverny. Pour mieux comprendre l’œuvre de Claude Monet, il n’a de cesse d’arpenter le jardin à différentes saisons, et, au cours de ses déambulations, de remplir ses carnets de croquis dont il s’imprègne de retour à l’atelier.
Peintre traditionnel de nihonga, Hiramatsu Reiji est fasciné par la multitude des pigments et la matité. Le terme nihonga signifie littéralement peinture (ga) japonaise (nihon). Cette technique de peinture millénaire a été importée de la Chine et de la Corée vers le Japon au VIIe siècle. Le peintre appose les couleurs, une à une, en les superposant et esquisse les contours du dessin à l’encre de Chine. Des feuilles de métal – or, argent, cuivre, aluminium – peuvent être appliquées sur le support pour leurs qualités décoratives.
Cette œuvre illustre l’un des thèmes de prédilection du peintre japonais, les saisons, un motif cher également à Claude Monet. Mais l’artiste parvient, avec sa sensibilité, à réinterpréter le jardin de Monet en prenant pour sujet l’aspect décoratif des nymphéas. Ici, il a choisi un matin d’automne, avec le tapis des feuilles d’érables rouge orangé.
Vanessa Lecomte