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Yakshagana Gombeyata. Marionnettes à fils du Karnataka. Yakshagana Gombeyata. Marionnettes à fils du Karnataka.

Troupe de Yakshagana Gombeyata d'Uppinakudru2012-04-06

Maison des Cultures du Monde

Maison des Cultures du Monde
Vitre, France

Marionnettes à fils du Karnataka
Troupe de Yakshagana Gombeyata d'Uppinakudru
Sous la direction de Bhaskar Kogga Kamath, maître de marionnettes
Bhaskar Kogga Kamath, maître de marionnettes
Hemmady Dinaker Bhat, marionnettiste
Nagesh Uppinakudru Pai, marionnettiste
Vishwanatha Shanubhag, marionnettiste
Manjunath Mypadi, marionnettiste
Narayana Billava, narrateur-dialoguiste
Rama Balegar, narrateur-dialoguiste
Venkata Ramana Bhat Ganapathi, bhagavata
Nagoor Mahabaleshwar Shet, tambour maddale
Shankara Hallady Mogera, tambour chenda
Ratnakar Pai Mailody, harmonium shruti

Le yakshagana ou chant des êtres célestes est à l'origine un drame musical et dansé du Karnataka, en Inde du sud. Cette forme de théâtre traditionnel jouée par des acteurs-paysans s'est forgée vers le XVIe siècle à partir d'une double origine : le culte des bhuta, divinités agraires, dont les acteurs ritualistes revêtaient des costumes et des ornements féminins et se couvraient le visage d'un épais maquillage jaune et ocre et l'art des yakkadigaru, musiciens-conteurs itinérants.
Au XVIIIe siècle, pour permettre à ceux qui n'avaient pas les moyens d'inviter une troupe d'acteurs de présenter un spectacle de yakshagana, trois frères de la famille Kamath, installée depuis une génération dans le village d'Uppinakudru, créèrent une version pour marionnettes à fils, le yakshagana gombeyata. Au début du XXe siècle, on ne comptait pas moins d'une trentaine de troupes dans le seul district de Dakshina Kannada.
Dans les années cinquante, le yakshagana gombeyata faillit disparaître et fut revivifié par Devanna Padmanabha Kamath. Celui-ci initia son fils, Kogga Kamath, à la manipulation, la musique, la danse et la sculpture des poupées. Avant de mourir, le grand-père de Bhaskar
Kamath fit venir son fils, Kogga, et ses amis et leur dit : "Donnez à votre art le meilleur de vous-même. Il vous exaltera. Il vous montrera la valeur de la vie. Ne soyez pas mesquins mais réclamez qu'il vous nourrisse et qu'il vous habille".
Pourtant en 1977, la troupe faillit de nouveau disparaître. Invités l'année suivante par le Festival des Arts Traditionnels de Rennes pour deux grandes tournées européennes, où ils eurent notamment l'occasion de jouer devant la reine des Pays-Bas, ces modestes artistes ruraux reçurent à leur retour au Karnataka les encouragements des autorités indiennes et purent ainsi continuer à faire vivre cette tradition. Quelques années avant sa mort en 2003, Kogga Kamath confia la direction de sa troupe à son fils Bhaskar. Une tâche dont il s'acquitte avec un dynamisme remarquable. Avec sagesse et pragmatisme, il concilie la préservation d'une tradition avec les
contraintes économiques du monde contemporain.

La troupe est dirigée par le maître de marionnettes, le suthradhara. Au fil des générations, chacun a apporté des améliorations techniques aux poupées et à leur manipulation. Kogga Kamath, en son temps, avait affiné la sculpture des têtes, des coiffes et des visages et ajouté une articulation aux chevilles afin de rendre les mouvements de danse plus fluides. Bhaskar Kamath, quant à lui, s'est lancé dans l'animation des lèvres et des yeux pour donner plus de vie aux visages et a introduit dans la troupe un bestiaire drôlatique et virtuose.
La musique et la danse occupent une place prépondérante dans cette forme dramatique et c'est avec une grâce et une virtuosité étonnantes que les marionnettes dansent sur la scène au rythme des tambours, sautent à cheval, volent dans les airs ou combattent à l'épée ou à la lance.
Les marionnettes finement sculptées mesurent entre 40 et 80 cm de hauteur et pèsent en moyenne 7 à 8 kilos. Certaines grandes marionnettes animalières, comme l'éléphant, peuvent peser jusqu'à 30 kilos. Elles sont animées par des fils dont les extrémités sont d'un côté fixées aux articulations (chevilles, genoux, hanches, épaules, coudes, poignets, cou et tête) et de l'autre rassemblées sur deux courtes tiges de bois que le manipulateur tient dans ses mains. Les costumes, les ornements, le maquillage sont les répliques de ceux du yakshagana d'acteurs. Ces marionnettes représentent bien sûr les personnages de la pièce, mais ce peuvent être aussi des éléments de décor, des accessoires, des animaux� Elles évoluent sur une petite scène équipée d'un rideau de fond, de pendrillons et d'une frise, de manière à dissimuler les marionnettistes. Autrefois, ceux-ci récitaient ou improvisaient aussi les dialogues mais aujourd'hui la manipulation de plus en plus complexe des marionnettes requiert toute leur attention et les dialogues sont confiés à deux narrateurs.
Un chanteur, le bhagavata, plante le décor du récit et exprime poétiquement les sentiments des protagonistes. Il est soutenu par un harmonium shruti tandis que deux tambours : un chande battu avec des baguettes et reconnaissable à ses sonorités crépitantes et un maddale frappé à mains
nues, rythment de bout en bout le déroulement de la représentation.
Le répertoire puise dans les épisodes picaresques des deux grandes épopées de l'hindouisme, le Râmâyana et le Mahâbhârata, ainsi que dans les Purâna, légende dorée de la mythologie hindoue.

La pièce :
Choodamani - Lanka Dahana. Le joyau et l'incendie de Lanka.
Le Râmâyana est une des deux grandes épopées de langue sanskrite et un texte fondamental de l'hindouisme. Sa composition, attribuée à Valmiki, daterait de la fin du IIe siècle avant J.-C. Le Râmâyana raconte la geste de Râma, prince héritier d'Ayodhya et son périple à la recherche de son épouse Sita, enlevée par le démon Ravana, roi de Lanka.
L'épisode présenté ici est extrait du Chant V. Râma a sollicité l'aide du roi des singes, Sugriva. Des armées de singes sont envoyées aux quatre points cardinaux pour retrouver Sita. On apprend que Ravana la tient enfermée dans son palais de l'île de Lanka. D'un bond, le singe Hanuman franchit la mer et retrouve Sita, amaigrie et prostrée. Mais le bruit qu'il fait alerte les gardes du palais. Après bien des péripéties, il parvient à leur échapper en provoquant avec sa queue enflammée un gigantesque incendie.

Présentation par Arwad Esber
Ganesha Vandana.
Rite d'invocation à Ganapati (Ganesh) qui lève les obstacles
Scène 1 Deux femmes dansent une louange au Seigneur Krishna
Scène 2 Entrée du singe Sugrîva, roi de Kishkindhâ
Scène 3 Un groupe de singes arrive bientôt au Mont Kailâsa
Scène 4-5 Un autre groupe est parti vers le sud
Scène 6 Le vieil ours Jâmbava cherche un moyen de traverser l'océan
Scène 7 Hanumân parvient aux portes de Lankâ
Scène 8 Une voix divine conduit Hanumân dans un jardin appelé Ashoka Vana
Scène 9 Accablée par les menaces de Râvana, Sîtâ se lamente
Scène 10 Hanumân est prêt à partir
Scène 11 Râvana, sous forme de démon aux dix têtes
Scène 12 Enquête sur les méfaits de Hanumân et condamnation
Scène 13 Hanumân met le feu au palais de Râvana
Démonstration de la manipulation des marionnettes

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  • Title: Yakshagana Gombeyata. Marionnettes à fils du Karnataka. Yakshagana Gombeyata. Marionnettes à fils du Karnataka.
  • Creator: Troupe de Yakshagana Gombeyata d'Uppinakudru, Guénet, François
  • Date Created: 2012-04-06, 2012-04-06
  • Location: Inde
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