À l’occasion du 130e anniversaire de sa mort, le musée d’Orsay met à l’honneur Gustave Caillebotte (1848-1894), peintre impressionniste. Si l’exposition qui lui est consacrée, « Caillebotte. Peindre les hommes » aborde son œuvre d’artiste, cet accrochage exceptionnel rend hommage à son action de collectionneur et de donateur. Issu d’un milieu aisé, Caillebotte a acquis plus de soixante-dix œuvres signées Cézanne, Degas, Manet, Millet, Monet, Pissarro, Renoir et Sisley. Tout en soutenant financièrement ses amis impressionnistes, il réunit une remarquable collection d’art moderne destinée à la postérité. En effet, dès 1876, seulement âgé de 28 ans, il rédige un testament par lequel il lègue cette dernière à l’État. Il précise que les tableaux devront tous être exposés au musée du Luxembourg à Paris (alors « musée des artistes vivants »), puis un jour au Louvre.
Dans un premier temps, l’État accepte le legs, mais des difficultés se font jour quant à la possibilité de présenter l’ensemble au musée du Luxembourg, trop petit et saturé. Après de longues discussions entre Martial Caillebotte, le frère de l’artiste, Renoir, son exécuteur testamentaire, et l’administration des musées, un compromis est trouvé : le legs ne sera composé que d’une sélection de quarante œuvres, mais toutes seront exposées. Elles intègrent ainsi les collections nationales en 1896.
En février 1897, la salle Caillebotte ouvre au public. Un tel rassemblement d’œuvres impressionnistes dans un musée est alors unique au monde. Grâce à la générosité et à la volonté de Caillebotte, l’impressionnisme obtient enfin une véritable reconnaissance officielle en France.
Habituellement présentées dans différents espaces du musée d’Orsay, les peintures du legs Caillebotte sont ici réunies pendant la durée de l’exposition « Caillebotte. Peindre les hommes ».
Pour des raisons de conservation, les pastels de Degas et les dessins de Millet qui font partie du legs Caillebotte ne sont pas présentés.