Ellen Ochoa : des moments historiques à bord de Discovery

Le 17 avril 1993, l'astronaute Ellen Ochoa et l'équipage de la mission STS-56 sont revenus sur Terre après neuf jours sur la navette spatiale Discovery. Ellen Ochoa est entrée dans l'histoire en devenant la première femme d'origine hispanique à voler dans l'espace.

Peu de temps avant de prendre sa retraite du poste de directrice du centre spatial Johnson de la NASA en mai 2018, Ellen Ochoa est revenue sur son parcours, qui l'a amenée à voyager dans l'espace et à jouer un rôle important pendant plusieurs décennies dans le domaine de l'aérospatiale.

Photo : Ellen Ochoa dans la salle de contrôle des missions du centre spatial Johnson en 2017.

Le 12 avril 1981, le monde entier suivait le lancement de STS-1 Columbia, la toute première mission du programme de navettes spatiales de la NASA. Parmi le public, Ellen Ochoa, qui allait devenir la première femme d'origine hispanique à voler dans l'espace.

Au moment où elle assistait au décollage de la navette spatiale, Ellen Ochoa était encore étudiante de première année en génie électrique à Stanford. À l'époque, les possibilités scientifiques offertes par Columbia lui semblaient infinies.

Photo: lancement de STS-1, la première mission de la navette spatiale Columbia, le 12 avril 1981.

"C'était un vaisseau spatial très différent de ce qu'on avait connu jusqu'alors", se souvient-elle. "Je me suis dit qu'il serait formidable de travailler dans un laboratoire spatial unique et d'y mener des recherches impossibles à réaliser sur Terre."

Ce lancement a marqué un tournant pour la carrière d'Ellen Ochoa, qui participera elle-même à quatre missions spatiales et deviendra la première directrice d'origine hispanique du centre spatial Johnson (JSC) de la NASA.

Photo : l'astronaute Ellen Ochoa utilise une caméra portative de 70 mm pour filmer une vue océanique pendant la mission STS-56 (ATLAS-2) à bord de la navette spatiale Discovery, en 1993.

Intégrer la promotion d'astronautes de la NASA n'a pas été chose facile. Ellen Ochoa a soumis sa candidature six mois avant la tragédie de Challenger, lors de la 25e mission (STS 51-L) du programme de navettes spatiales de la NASA, entraînant la suspension du processus de sélection.

"Cet accident m'a fait réfléchir. Est-ce que je voulais vraiment m'engager dans cette voie ?", confie-t-elle. Mais sa passion pour les sciences et la navigation spatiale l'a emporté.

Un an plus tard, Ellen Ochoa est convoquée pour un entretien. C'est la première fois qu'elle se rend dans un centre de la NASA. En particulier, il s'agit alors de sa première visite au centre spatial Johnson, dont elle apprendra par la suite à connaître tous les rouages. Puis vient l'annonce des résultats : elle n'est pas sélectionnée.

"Certains vivent cela comme un échec, mais je n'en suis pas restée là", déclare Ellen Ochoa. "J'ai cherché à comprendre comment je pouvais devenir une meilleure candidate."

Photo : l'explosion au lancement de la navette spatiale Challenger, lors de la mission STS-51L, le 28 janvier 1986.

Ellen Ochoa a intégré un autre poste à la NASA ; elle a également obtenu son brevet de pilote privé. Forte de ses nouvelles compétences, elle a soumis à nouveau sa candidature, qui, cette fois, est acceptée.

Photo : portrait de l'astronaute de la NASA Ellen Ochoa, en 1997.

Après plusieurs années d'entraînement, Ellen Ochoa a participé à la mission STS-56 de la navette spatiale Discovery, afin d'étudier la couche d'ozone de la Terre. Elle confie qu'elle n'aurait jamais imaginé avoir l'occasion de mener des expériences dans l'espace, à 320 kilomètres au-dessus de la Terre.

"Ce n'était pas simplement une expérience spatiale", ajoute-t-elle. "Nous étions là dans un but précis. On comptait sur nous. On nous avait confié une mission, et il fallait collaborer pour la mener à bien."

Son sens de la collaboration a grandement contribué à sa réussite professionnelle, aussi bien en tant que contrôleur de vol principal (CAPCOM) de la NASA, qu'en tant qu'astronaute participant au développement de la Station spatiale internationale (ISS).

Photo : Ellen Ochoa joue de la flûte à bord du STS-56.

En évoquant les trente ans qu'elle a passés à travailler pour la NASA, Ellen Ochoa porte également son regard sur les futures grandes découvertes, comme les expériences qui seront menées à bord de l'ISS et du vaisseau spatial Orion, conçu pour envoyer des humains dans l'espace plus loin que jamais auparavant. Cette période passionnante pour l'exploration spatiale lui rappelle sa première visite au centre spatial Johnson quelques décennies plus tôt, et toutes les possibilités qui s'ouvraient à elle.

"C'est un moment que je n'oublierai jamais. Il y a un avant et un après."

Photo : Ellen Ochoa en 2017, alors directrice du centre spatial Johnson.