La vierge

La vierge (ou "Les vierges") occupe une place particulière dans l'œuvre de Gustav Klimt. Le tableau aborde un thème qui était cher à la Sécession : la relation entre l'éphémère et la beauté, la jeunesse et la mortalité, la célébration de la jeunesse et la vie d'une femme.

Il appartient à sa dernière période créative, où le thème de la "femme fatale" cède la place à la sensualité onirique de la jeune fille. Dans cette toile, le dessin virtuose du peintre se conjugue avec l'effacement stylisé des plans et l'application expressive de couleurs intenses.

"La vierge" incarne l'une des plus belles expressions de l'érotisme de Gustav Klimt. La jeune fille est en train de dormir paisiblement sous une couverture ornée de fleurs et de spirales.

Pour Gustav Klimt, une personne endormie n'est pas responsable de ses désirs. Il s'agit donc d'une jeune fille vierge et innocente, captive d'un rêve doux et voluptueux.

Ce tableau de 1913 a fait l'objet d'une acquisition spéciale pendant l'exposition organisée par l'association Deutschböhmischer Künstlerbund à la galerie Rudolfinum de Prague en janvier-février 1914, qui présentait onze tableaux et une série de dessins de Gustav Klimt. Comme son prix de vente était élevé (26 000 couronnes), le baron F. Wiesner, représentant de la Galerie moderne du royaume de Bohème, a négocié un meilleur prix auprès du peintre. Finalement, l'institution a acquis le tableau pour 20 000 couronnes en 1914, soit un an après sa réalisation.