La grotte Chauvet, premier chef d'oeuvre de l'humanité
Entrez dans le plus grand sanctuaire paléolithique
La grotte Chauvet, Patrimoine mondial de l'humanité. (2010/2010), SMERGC / Nicolas ZuninoLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO
La grotte Chauvet est le premier chef d’œuvre connu de notre humanité. Daté de -36.000 ans, l’art pariétal de la grotte Chauvet rassemble plus de 1000 représentations souvent mises en scène au sein de panneaux et fresques dans lesquels les animaux tiennent une place centrale.
Fresque des félins - salle du Fond (grotte Chauvet, Ardèche) (2008/2008), L. Guichard/Perazio/smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO
Probablement cet art relate-t-il des histoires d’hommes destinées aux hommes.
Félins de la salle du Fond (grotte Chauvet, Ardèche) (2008/2008), L. Guichard/Perazio/smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO
L’intégrité de la grotte, son état de conservation, sa richesse patrimoniale et l’ancienneté de son art lui ont valu d’être inscrite sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle est le témoignage d’une culture humaine disparue et un héritage du génie créateur de l'homme.
L’Europe il y a
36.000 ans
En période glaciaire, le sud de la France est alors baigné par un climat tempéré froid. La géographie de l’Europe montre des différences avec celle que l'on connait aujourd'hui. A l’époque, on peut traverser la Manche pour se rendre à pied dans la plaine de la Tamise, cette dernière étant un affluent du Rhin tout comme la Seine. Epais d’au maximum 3000m, un inlandsis (glacier) centré sur la péninsule scandinave recouvre une grande partie de l’Europe septentrionale. Plus au sud, les langues glaciaires débordent des Alpes et Pyrénées pour en recouvrir les piémonts. Dans cet environnement glaciaire, des groupes d’hommes arpentent les territoires à la recherche de ressources matérielles. Tous développent des croyances qu’ils matérialisent, et parfois partagent, sous la forme d’un art pariétal ou d’un art mobilier.
Le Pont d’Arc,
lieu mémoriel
Située dans les gorges de l’Ardèche, très précisément dans la Combe d’Arc, la grotte Chauvet se trouve à proximité immédiate d’une grande arche naturelle monumentale. Haut d’environ 50m, ce pont calcaire unique en Europe est percé par la rivière Ardèche. Il y a 36.000 ans, les hommes observaient ce même paysage à l’exception de la végétation alors froide et steppique. Le Pont d’Arc et la grotte Chauvet sont associés géographiquement. Probablement le sont-ils également symboliquement.
En effet, on retrouve souvent une configuration identique unissant un site orné avec un objet ou un lieu géologique exceptionnel. Ce lien symbolique « [a] toujours donné lieu, chez les peuples traditionnels dépourvus de tradition scientifique, à ce que nous appelons des « légendes », c’est-à-dire des histoires mythiques, invraisemblables pour ceux qui ne les partagent pas mais d’une importance vitale pour les groupes qui y croient »*. * Jean Clottes, in La grotte Chauvet-Pont d’Arc, sanctuaire préhistorique, coll. Les Patrimoines, éd. Dauphiné libéré
A l’intérieur de
la grotte Chauvet
La grotte est longue d’environ 250m (de l’entrée jusqu’au point le plus profond). En revanche, son développement spéléologique (i.e toutes les ramifications cumulées) atteint 500m. La hauteur maximum dans une salle est de 17m. Quant à la plus grande salle, son diamètre atteint 70m de grand axe.
La grotte Chauvet est composée d’une succession de salles. Toutes n’ont pas été intensément investies par les hommes.
La grotte a été pleinement investie par les hommes il y a 36.000 ans, et ils en ont exploré les moindres recoins. Les secteurs et parois ornés ont été choisis soigneusement, ainsi que les techniques mises en œuvre pour dessiner les symboles, graphiques ou animaux. Ainsi, dans la grotte deux grands ensembles se distinguent. La première partie de la grotte comporte des dessins rouges, alors que la seconde est très majoritairement décorée avec des dessins noirs (charbon de bois) ou gravés.
Petit mammouth rouge - salle des Bauges (grotte Chauvet, Ardèche) (2008/2008), L. Guichard/Perazio/smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO
On constate également que les hommes ont perçu les topographies de la grotte comme on les voit aujourd’hui, les concrétions d’âge postglaciaire (<10.000 ans) en moins. Nos ancêtres ont utilisé et exploité parois, pendants, alcôves et fissures pour donner corps ou vie aux dessins. Ainsi, à titre d’exemple, il n’est pas rare de voir un animal entrer ou sortir d’une fissure naturelle.
Main négative (grotte Chauvet, Ardèche)La grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO
Autre observation : à l’instar de l’art pariétal paléolithique européen où il est très rarement figuré, l’homme est incarné par des mains négatives ou positives, des triangles pubiens et des digitations.
Félins de la salle du Fond (grotte Chauvet, Ardèche) (2008/2008), L. Guichard/Perazio/smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO
Enfin, les figures animales ont majoritairement été réalisées avec les mêmes conventions stylistiques. Cette observation plaide pour une réalisation d’ensemble par un nombre réduit d’artistes partageant les mêmes principes stylistiques.
Que nous dit la grotte Chauvet ? Au-delà de l’art pariétal de la grotte, il montre avant tout que l’animal tenait une place essentielle dans l’imaginaire des hommes. L’animal est une ressource matérielle que l’homme utilise pour se nourrir, se vêtir, chasser ou se protéger. Mais il est aussi une ressource immatérielle pour les croyances et mythes développés par les hommes. Dans la grotte Chauvet, l’animal est-il représenté pour lui-même ou incarne-t-il des histoires d’hommes destinées aux hommes ?
Fresque des félins - salle du Fond (grotte Chauvet, Ardèche) (2008/2008), L. Guichard/Perazio/smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO
Découvrez les autres espaces de grotte Chauvet ici :
- Salle Brunel
- La Salle des Bauges
- La Galerie des Panneaux rouges
- La Salle du Cierge
- La Salle Hillaire
- La Salle du crâne et la galerie des croisillons
- La Galerie du Mégacéros
Le Syndicat mixte de l'Espace de restitution de la grotte Chauvet (SMERGC) remercie la Ministère de la Culture et de la communication. Cette exposition a été créée dans le cadre d'une convention liant ces deux partenaires pour la valorisation de la grotte Chauvet et de son contexte géographique et historique.
Le SMERGC est concepteur/réalisateur et propriétaire du site La Grotte Chauvet 2 (anciennement Caverne du Pont d'Arc) et a constitué et défendu le dossier de candidature de la grotte Chauvet sur la Liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO.
http://lacavernedupontdarc.org/
https://www.facebook.com/lagrottechauvet2/
Le SMERGC remercie également l'Institut Art & Culture de Google, notamment Valérie Pivan et Sixtine Fabre.
