Après ses débuts à l’Opéra russe de Paris en 1936, Raymond Franchetti poursuit une carrière de soliste qui le conduit notamment au Ballet du Marquis de Cuevas (1946-1947), puis à l’Opéra de Paris où il devient Premier danseur en 1954. Professeur à l’École de danse à partir de 1963, il est nommé Délégué général pour la danse en 1971 puis devient le premier Directeur de la danse de l’Opéra de Paris en 1972, poste qu’il occupera jusqu’en 1977.
La création du poste de Directeur de la danse à l’Opéra de Paris répond à l’évolution des fonctions du maître de ballet depuis le départ de Serge Lifar en 1956 : plus nécessairement chorégraphe attitré du Ballet, il invite des chorégraphes à créer des œuvres pour la Compagnie. En 1972, le Ballet se dote ainsi d’un véritable d’un Directeur artistique auquel est confié toute la programmation, des reprises aux créations. Le maître de ballet devient alors un répétiteur, veillant à ce que l’œuvre soit réglée conformément aux vœux du chorégraphe (il joue, à ce titre, un rôle déterminant dans la transmission du répertoire). Dorénavant, c’est le Directeur de la danse qui proposera au Directeur de l’Opéra de nommer une Étoile.
Comme d’autres avant elle, Ghislaine Thesmar intègre le Ballet en étant nommée Étoile après son interprétation de La Sylphide.
En 1972, Carolyn Carlson, héritière de la danse moderne américaine, est engagée comme Étoile-chorégraphe par Rolf Liebermann pour monter le GRTOP (Groupe de Recherche Théâtrale de l’Opéra de Paris) qu’elle dirigera jusqu’en 1980. Sa nomination intervient à l’issue de la création de Densité 21,5 pour sa première invitation à l’Opéra de Paris.
Fait rare, Dominique Khalfouni, alors seulement Sujet, est nommée Étoile après une représentation du Lac des Cygnes où interpréte le rôle d’Odile-Odette : elle n’a jamais été Première danseuse.
Violette Verdy, formée à l’École de danse de l’Opéra de Paris, fait ses débuts aux Ballets des Champs-Élysées de Roland Petit et Janine Charrat. Après une carrière de soliste pendant laquelle elle exerce notamment huit ans au New York City Ballet (1958-1976), se produisant à l’occasion avec d’autres troupes américaines ou allemandes, elle devient Directrice de la danse de l’Opéra de Paris en 1977.
Engagée par le Ballet de l’Opéra de Paris en 1967, Florence Clerc se voit confier, en 1977, le rôle-titre de Giselle dans lequel elle est nommée Étoile.
Rosella Hightower, ancienne soliste au New York City Ballet et au Ballet du Marquis de Cuevas, est Directrice de la danse à l’Opéra de Pairs entre 1981 et 1983 : elle y révèlera, entre autres, Patrick Dupont qui, à son tour, prendra la Direction de la danse en 1990.
En 2004, à l’issue de sa carrière de danseuse, Élisabeth Platel, nommée Étoile en 1981 lors de sa prise de rôle dans Giselle, prendra la direction de l’École de danse de l’Opéra de Paris, poste qu’elle occupe toujours aujourd’hui.
Événement unique dans l’histoire de l’Opéra de Paris, Françoise Legrée est nommée danseuse Étoile en direct à la télévision au cours l’émission Le Grand Échiquier de Jacques Chancel.
Exilé depuis 1961, Rudolf Noureev, soliste russe de stature internationale, devient Directeur de la danse en 1983 : il interprète les plus grands rôles du répertoire tout en dirigeant le Ballet. Il met en avant les plus talentueux des jeunes danseurs : Sylvie Guillem, Isabelle Guérin, Laurent Hilaire, Manuel Legris, ainsi qu’Élisabeth Maurin, Kader Belarbi, Marie-Claude Pietragalla.
Remarquée très tôt par Claude Bessy lors du stage d’admission à l’École de danse, Sylvie Guillem gravit rapidement les échelons jusqu’à son accession au titre d’Étoile dans son premier Lac des Cygnes, cinq jours seulement après avoir été promue Première danseuse. Elle n’a alors que 19 ans.
Isabelle Guérin et Laurent Hilaire sont nommés Étoile le même soir à l’issue d’une représentation du Lac des Cygnes.
Comme Dominique Khalfouni, Manuel Legris, Laurent Hilaire et Mathieu Ganio ont été nommés Étoile alors qu’ils étaient Sujets.
Si elles se déroulent généralement sur la scène du Palais Garnier ou de l’Opéra Bastille, les nominations peuvent aussi avoir lieu lors des tournées : Manuel Legris fut ainsi nommé Étoile au Metropolitan Opera de New York en 1986.
Ancien élève de l’École de danse, Étoile du Ballet depuis sa nomination par Rosella Hightower en 1980, Patrick Dupond prend la Direction de la danse à l’Opéra de Paris en 1990 après une première expérience à ce poste au Ballet français de Nancy.
Marie-Claude Pietragalla est nommée Étoile pour sa première Kitri dans Don Quichotte.
Fait unique, en 1993, Fanny Gaïda, Carole Arbo et Nicolas Le Riche sont nommés danseurs Étoile, le même soir, à l’issue d’une représentation de Giselle dans le cadre d’une tournée du Ballet à l’Opéra de Nîmes.
D’abord Directrice adjointe de l’Opéra de Paris en 1994, Brigitte Lefèvre, ancienne élève de l’École de danse de l’Opéra de Daris, devient Directrice de la danse en 1995 : elle s’attachera à construire un répertoire vivant équilibré entre la tradition des grands ballets classiques, les œuvres qui ont marqué le XXe siècle et la création contemporaine, invitant de nombreux chorégraphes français et étrangers.
Agnès Letestu est nommée Étoile à l’issue d’une représentation du Lac des Cygnes de Rudolf Noureev.
Aurélie Dupont est nommé Étoile à l’issue d’une représentation de Don Quichotte de Rudolf Noureev.
La plupart des danseurs sont nommés à l’issue de l’interprétation d’un grand rôle dans un ballet dit « classique » : Le Lac des cygnes, Don Quichotte, La Bayadère de Rudolf Noureev ou Giselle de Jean Coralli et Jules Perrot.
Laetitia Pujol est nommée Étoile à l’issue d’une représentation de Don Quichotte de Rudolf Noureev dans le rôle de Kitri, qu’elle danse pour la première fois.
Jusqu’alors confidentielles, annoncées à rideau fermé, les nominations se font en public depuis 2004.
Si les nominations interviennent souvent à l’issue de grands ballets du répertoire, il arrive de plus en plus souvent que des danseurs soient nommés après l’interprétation d’une œuvre contemporaine : Signes de Carolyn Carlson et Olivier Debré pour Marie-Agnès Gillot ou Ich bin de Susanne Linke pour Wilfried Romoli.
Mathieu Ganio est nommé Étoile à l’issue d’une représentation de Don Quichotte de Rudolf Noureev.
Il n’y a pas d’âge pour être nommé Étoile : certains, comme Wilfried Romoli ou Delphine Moussin, ont été consacrés quelques années seulement avant leur départ à la retraite.
Comme Manuel Legris, Benjamin Pech est nommé est nommé Étoile lors d’une tournée : au Grand Théâtre de Pékin, en 2005. Ce soir là, il interprète successivement le rôle d’Albrecht dans Giselle et celui de Frédéri dans l’Arlesienne de Roland Petit.
Le nombre d’Étoiles est limité et fixé par le budget de l’Opéra. Si le Ballet compte quatre Étoiles en 1941, dix en 1950, quinze en 1995, elles sont aujourd’hui au nombre de dix-huit : Eleonora Abbagnato, Émilie Cozette, Aurélie Dupont, Dorothée Gilbert, Marie-Agnès Gillot, Myriam Ould-Braham, Ludmila Pagliero, Laëtitia Pujol, Alice Renavand, Jérémie Bélingard, Stéphane Bullion, Mathieu Ganio, Mathias Heymann, Josua Hoffalt, Nicolas Le Riche, Hervé Moreau, Karl Paquette, Benjamin Pech.
Hervé Moreau est nommé Étoile à l’issue d’une représentation de La Bayadère de Rudolf Noureev où il interprète le rôle de Solor pour la première fois.
Jérémie Bélingard est nommé Étoile à l’issue d’une représentation de Don Quichotte de Rudolf Noureev.
Émilie Cozette est nommé Étoile à l’issue d’une représentation de Cendrillon de Rudolf Noureev.
Dorothée Gilbert est nommée Étoile à l’issue d’une représentation de Casse-noisette de Rudolf Noureev dans le rôle de Clara qu’elle danse pour la première fois.
En 2009, Isabelle Ciaravola et Mathias Heymann sont nommés par Gerard Mortier et Brigitte Lefèvre le même soir à l’issue d’une représentation d’Onéguine de John Cranko.
Karl Paquette est nommé Étoile à l’issue d’une représentation de Casse-Noisette de Rudolf Noureev.
Le statut à part des Étoiles fait qu’elle ne sont pas assujetties aux grilles de salaire de l’Opéra de Paris et négocient directement leur contrat avec la Direction de la danse.
Stéphane Bullion et Josua Hoffalt ont tous deux été nommés à l’issue d’une représentation de La Bayadère de Rudolf Noureev, en 2010 et 2012.
En 2012, pour la première fois, la nomination d’une Étoile est retransmise en direct dans plus de 200 cinémas dans le monde : il s’agit de Ludmila Pagliero, qui achève une représentation de La Bayadère de Rudolf Noureev où elle interprète le rôle de Gamzatti.
Myriam Ould Braham est nommée Étoile à l’issue d’une représentation de La Fille mal gardée de Frederick Ashton dans le rôle de Lise.
En 2013, deux danseuses ont été nommées Étoiles, témoignant de la vitalité de ce titre : Eleonora Abbagnato, nommée à l’issue d’une représentation de Carmen de Roland Petit, et Alice Renavand, nommée à l’issue d’une représentation du Parc lors de laquelle elle interprète le rôle principal féminin pour la première fois.
Amandine Albisson a été nommée Danseuse Étoile de l’Opéra national de Paris le mercredi 5 mars 2014 à l'issue de la représentation du ballet Onéguine (John Cranko) dans lequel elle interprétait le rôle de ‘Tatiana’ aux côtés de Josua Hoffalt, Danseur Etoile, sur la scène du Palais Garnier.
Sur la proposition de Benjamin Millepied, Directeur de la Danse, Stéphane Lissner, Directeur de l’Opéra national de Paris, a nommé Laura Hecquet, Danseuse Étoile de l’Opéra national de Paris, à l'issue de la représentation du ballet Le Lac des cygnes(Rudolf Noureev) dans lequel elle interprétait le rôle de ‘Odette/Odile’ sur la scène de l’Opéra Bastille, le lundi 23 mars 2015.
Germain Louvet, nommé danseur Étoile à l'issu de la représentation du ballet Le Lac des cygnes dans lequel il interprétait le rôle du Prince Siegfried sur la scène de l’Opéra Bastille le 28 décembre 2016. (Il dansait aux côtés de Ludmila Pagliero)
Léonore Baulac, nommée danseuse Étoile à l'issu de la représentation du ballet Le Lac des cygnes dans lequel elle interprétait le rôle d’Odette/Odile sur la scène de l’Opéra Bastille le 31 décembre 2016. (Elle dansait aux côtés de Mathias Heymann)
Hugo Marchand, nommé danseur Étoile à l’issue de la représentation du ballet La Sylphide (Pierre Lacotte) dans lequel il interprétait le rôle de ‘James’ sur la scène Bunka Kaikan de Tokyo (Japon), le 3 mars 2017.
Valentine Colasante, nommée danseuse Étoile à l’issue de la représentation du ballet Don Quichotte (Rudolf Noureev) dans lequel elle interprétait le rôle de ‘Kitri’, le 5 janvier 2018.
À l’issue de la représentation diffusée en direct sur la plateforme « L’Opéra chez soi » de La Bayadère (Rudolf Noureev), ballet dans lequel il interprète le rôle de l’Idole dorée, Paul Marque est nommé « Étoile » le 13 décembre 2020.
À l’issue de la représentation de Roméo et Juliette (Noureev), ballet dans lequel elle interprète le rôle de Juliette, Sae Eun Park est nommée « Étoile » le 10 juin 2021.
À l’issue de la représentation de La Bayadère (Rudolf Noureev), ballet dans lequel il interprète le rôle de Solor, François Alu est nommé « Étoile » le 23 avril 2022.