En 1921, Marie Curie accompagnée
de ses deux filles, Irène et Eve, se
rend aux Etats-Unis pour recevoir un cadeau offert grâce à une souscription
auprès des femmes américaines lors d’une cérémonie à la Maison Blanche :
un gramme de radium d’une valeur de 100 000 $. De ce cadeau, seul le
coffret plombé en acajou et la clef dorée ont été conservés.
Le coffret plombé
C’est grâce à une souscription nationale auprès des femmes américaines que le radium est offert à Marie Curie. Le 20 mai 1921, le Président américain, Warren G. Harding, remet symboliquement à la savante une clef dorée du coffret, marquée du nom de la Maison Blanche. Marie Curie se rend quelques jours plus tard au National Bureau of Standards pour recevoir le gramme de radium. Le coffret en acajou d’un poids de 46 kg est constitué de deux métaux, l’un pour l’ornement, sur lequel sont gravées des inscriptions, l’autre en plomb pour atténuer les rayonnements. Cette protection en plomb n’est pas assez épaisse pour permettre de stopper la totalité du rayonnement d’un gramme de radium.
Le gramme de radium
Le gramme de radium offert à Marie Curie en 1921 a été utilisé lors de ses recherches au laboratoire et lors du développement de la radiothérapie à la Fondation Curie par le Docteur Claudius Regaud. Les restes de ce radium ont été depuis mis aux déchets radioactifs, suite à l’interdiction de son utilisation et de sa détention dans les années 1970. Le Musée Curie expose donc au public un fac-similé des tubes ayant contenu le radium, tels qu’ils sont décrits dans le certificat qui accompagnait le don.
Le "testament du radium"
Du fait de sa rareté et d’une forte demande, le radium était devenu la matière la plus chère au monde: à masse égal, il valait donc plus que le diamant. Un gramme de radium coutait 100 000 $ de l’époque (soit un peu moins de 2 millions d’euros en 2018). Soucieuse de transmettre cette précieuse matière, Marie Curie décide, quelques mois avant son décès en 1934, de rédiger un testament sur le devenir de ce gramme de radium après sa mort : elle le lègue, par un document autographe, à l’Université de Paris, sous condition que sa fille Irène puisse continuer à l’utiliser.
Conception : Musée Curie
Photographie 2012 : Alexandre Lescure, Institut Curie et Sacha Lenormand
Photographies anciennes : collection ACJC, Musée Curie