Les dessins de la grotte Chauvet

L'art des cavernes apparaît il y a environ 40.000 ans. La grotte Chauvet en est la plus belle expression. Techniques et outils employés sont aussi divers que les symboles dessinés sur les parois.

Petit mammouth rouge - salle des Bauges (grotte Chauvet, Ardèche) (2008/2008), L. Guichard/Perazio/smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Techniques picturales mises en oeuvre dans la grotte Chauvet

Remarquable par son art, la grotte Chauvet l'est aussi pour toutes les techniques qui y furent utilisées et souvent associées. Très variées, ces dernières sont adaptées au support et au sujet qu'elles participent à sublimer. Le dessin, la peinture et la gravure sont les techniques les plus employées, ce qui peut souligner leur valeur aux yeux des Aurignaciens. En outre, la paroi qui doit accueillir la représentation pariétale est préparée. Elle fait partie de l’œuvre. 

Ours noir (grotte Chauvet, Ardèche)La grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Le fusain simple
Les dessins noirs de la grotte Chauvet ont été réalisés par l'application de charbons de bois majoritairement produits à partir d'essence de pin sylvestre. Afin d'obtenir une qualité de charbon exploitable, les Aurignaciens maîtrisaient parfaitement la combustion du bois.

Dessin au fusain (charbon de bois) (2015/2015), SMERGC / AnamnésiaLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Dessin au fusain (charbon de bois)

Panneau des chevaux (extrait) (-36000/-36000), L. Guichard/Perazio/smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

L'estompage

L'estompe est une technique dont l'emploi n'avait pas été mis en évidence avant la découverte de la grotte Chauvet. Elle vise à donner du volume et du relief à la représentation pariétale mais également permet d'obtenir des nuances chromatiques variées selon la nature et la texture de la paroi. L'estompe consiste dans un premier temps en l'application d'une marque charbonneuse sur la paroi. Dans un second temps, le charbon est repoussé et étalé avec le doigt ou un outil. 

L'estompage (2015/2015), SMERGC / AnamnésiaLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Technique de l'estompage

Technique de la gravure sur paroi dure (2006/2006), SMERGC / Perazio / GuichardLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

La gravure sur paroi dure

Pour inciser les parois calcaires dures et y graver des figures, les Aurignaciens ont eu recours à des silex ou des fragments d'os aigus.

La gravure sur paroi dure (2015/2015), SMERGC / AnamnésiaLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

La gravure sur paroi dure

Représentation du hibou (2006/2006), SMERGC / Perazio / GuichardLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

La gravure sur paroi tendre

Les Paléolithiques ont utilisé leurs doigts, des outils, tels des bâtons ou des os, pour racler l'argile et/ou graver des figures, notamment en hauteur.

La gravure sur paroi molle (2015/2015), SMERGC / AnamnésiaLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

La gravure sur paroi tendre

Technique de représentation de la main positive (2006/2006), SMERGC / Perazio / GuichardLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Le tamponnage à main nue

Dans la grotte Chauvet, des figures constituées de points rouges ou de mains positives complètes ont été réalisées par application sur la paroi d'une paume de main ocrée.

La technique du dessin de mains positives. (2015/2015), SMERGC / AnamnésiaLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

La technique de réalisation des mains positives

Technique de représentation au pochoir (main négative) (2006/2006), SMERGC / Perazio / GuichardLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Le soufflage ou la projection (main négative)

Des figures ont été réalisées par soufflage (aérographie). Les Paléolithiques préparaient le colorant et le crachaient directement autour de leur main. Un tube osseux pouvait être aussi utilisé et permettait des projections plus précises.

La technique de représentation de la main négative (2015/2015), SMERGC / AnamnésiaLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

La technique de réalisation des mains négatives

Artiste aurignacien (2015-04-25/2015-04-25), smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Le dessin est un acte
culturel

Le dessin est un acte culturel essentiel au sein de la communauté de chasseurs-collecteurs paléolithiques. D'une part, il matérialise des croyances incarnées par des symboles animaux ou abstraits, beaucoup plus rarement des hommes. D'autre part, il est le produit d'un geste symbolique de l'homme sur la matière. Ce geste est envisagé et préparé bien en amont. Ainsi, la collecte et la préparation des matériaux font partie de la chaîne opératoire collective amenant à la création dans l'art préhistorique. Le rôle de peintre exige donc des connaissances expertes des matériaux et augure le geste artistique.

 

Ours des cavernes (grotte Chauvet, Ardèche) (2008/2008), L. Guichard/Perazio/smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Art pariétal européen au Paléolithique supérieur

Pratiqué durant 30.000 ans, l'art pariétal est présent dans toute l'Europe, principalement à l'ouest. Il est localisé aussi bien en grottes profondes qu'en plein air. Pour transmettre leurs mythes et croyances, les hommes du Paléolithique ont employé le dessin, la gravure et la sculpture sur roche.

Rhinocéros laineux de la salle du Fond (grotte Chauvet, Ardèche) (2008/2008), L. Guichard/Perazio/smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Stabilité dans le temps

Les représentations pariétales concernent principalement des animaux, des signes géométriques et de rares humains souvent frustes. Ainsi, le soleil, la lune, les arbres, les volcans, les rivières ne sont jamais reproduits. L'ensemble de ces figures, observées isolément ou parfois intégrées dans de monumentales fresques répondent à des règles de composition et association précises. Elles avaient une fonction symbolique pour les peuples de la Préhistoire. L'art préhistorique est vraisemblablement une forme de narration en lien avec les traditions orales et la transmission des savoirs.

Animal ponctué - salle Brunel (grotte Chauvet, Ardèche) (2008/2008), L. Guichard/Perazio/smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Les signes

Les signes abstraits sont aussi nombreux que les représentations animales. Il s'agit de symboles géométriques simples (points, traits, carrés) ou complexes (aviformes, tectiformes) dont le sens est aujourd'hui inaccessible. Les signes les plus émouvants sont les mains négatives et positives. Quelques signes sont uniquement représentés dans certaines régions révélant des particularismes régionaux possiblement liés à des croyances ou à des récits locaux.

Grands bisons de la salle du Fond (grotte Chauvet, Ardèche) (2008/2008), L. Guichard/Perazio/smergcLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Les animaux

Les hommes de la Préhistoire ont représenté une vingtaine d'espèces animales, très souvent puissantes et monumentales. Ces animaux sont tous des symboles. Leur représentation naturaliste ne relève donc pas d'une démarche visant à restituer une vision réelle des paysages dans lesquels ils vivaient. Les grands mammifères dominent et sont fortement privilégiés en regard des animaux de la petite faune quasi inexistants. En outre, les hommes de la Préhistoire n'ont pas représenté les mêmes espèces selon les périodes. Ainsi, les Aurignaciens privilégiaient les espèces dangereuses qu'ils ne chassaient pas. A l'inverse, près de 15.000 ans plus tard au temps de la grotte de Lascaux, les hommes représentent davantage les bovins, cervidés et chevaux, animaux qu'ils chassaient et consommaient. Cette évolution pourrait être associée à un changement dans la représentation des mythes et des croyances.

Main négative (grotte Chauvet, Ardèche)La grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Les humains

L'art pariétal est essentiellement animalier et contient de rares figurations humaines. L'être humain a fait l'objet d'un traitement souvent incomplet et moins naturaliste que celui réservé aux animaux. Certaines représentations sont des êtres composites mi-humains mi-animaux. Les représentations sexuelles féminines isolées du reste du corps sont néanmoins très fréquentes, les triangles pubiens ou vulvaires étant les plus significatifs. Ces symboles féminins sont utilisés soit isolément soit en association avec le motif animal.

La grotte Chauvet ce serait... (2014/2014), SMERGC / MQBLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

La grotte Chauvet ce serait...

Des personnalités disent ce que leur évoque la grotte Chauvet.

Panneau de la Salle du Fond (2015/2015), David HuguetLa grotte Chauvet - Patrimoine mondial de l'UNESCO

Ce sanctuaire majeur du Paléolithique conserve un témoignage représentant un héritage universel : le premier grand chef d’œuvre de l’histoire de l’humanité.

Crédits : histoire

Le Syndicat mixte de l'Espace de restitution de la grotte Chauvet (SMERGC) remercie la Ministère de la Culture et de la communication. Cette exposition a été créée dans le cadre d'une convention liant ces deux partenaires pour la valorisation de la grotte Chauvet et de son contexte géographique et historique.
Le SMERGC est concepteur/réalisateur et propriétaire du site La Grotte Chauvet 2 (anciennement Caverne du Pont d'Arc) et a constitué et défendu le dossier de candidature de la grotte Chauvet sur la Liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO.
http://lacavernedupontdarc.org/
https://www.facebook.com/lagrottechauvet2/

Le SMERGC remercie également l'Institut Art & Culture de Google, notamment Valérie Pivan et Sixtine Fabre.

Crédits : tous les supports
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