Les facteurs d’instruments de La Couture-Boussey

Venez découvrir l'histoire de ces familles, de ces hommes et de ces femmes qui ont écrit l'histoire de La Couture-Boussey et contribué à sa renommée internationale.

"Masure" Hotteterre (début du XXe siècle)Le Musée des instruments à vent

LES HOTTETERRE
UNE FAMILLE AU SERVICE DE LA ROYAUTÉ

Cette famille est l’une des premières lignées de fabricants d’instruments de La Couture-Boussey, le début de leur activité remonte au XVIIe siècle.

Fabricants mais aussi musiciens, on leur doit d’avoir apporté plusieurs grands changements dans la fabrication d'instruments tels que la flûte traversière et le hautbois dans la seconde moitié du XVIIe siècle. D’éminents musiciens sont également issus de cette famille : Jacques Hotteterre dit Le Romain (1674-1762) était joueur de basse de viole, de basson mais surtout flûtiste pour la chambre du roi Louis XIV (1638-1715, dit le Roi-Soleil) et virtuose renommé, pour ne citer que le plus célèbre.

Les Hotteterre cesseront de produire sous leur nom à la fin du XVIIIe siècle mais continueront d’exister au travers de différents mariages avec d’autres familles de fabricants de La Couture-Boussey (Buffet, Chédeville, Chevalier, Hérouard, Lot, Martin, Noblet).

Flûte à bec ténor rectoLe Musée des instruments à vent

Voici en exemple, une copie réalisée au XIXe siècle de l'un des instruments de prédilections de la famille Hotteterre : la flûte à bec.

Flûte à bec ténor estampilleLe Musée des instruments à vent

L'Art de Préluder pour flûte à bec par Jacques-Martin Hotteterre (1673-1763)
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Atelier Chédeville (années 1950)Le Musée des instruments à vent

LES CHÉDEVILLE
FABRICANTS ET MUSICIENS

Famille de fabricants et de musiciens aux côtés des Hotteterre avec lesquels ils étaient liés par mariage, les Chédeville sont notamment connus pour la fabrication et la composition de morceaux de musique pour musette de cour, instrument très apprécié de la noblesse aux XVIe et XVIIe siècles.

Ses membres les plus connus sont Pierre dit l’Aisné (1694-1725), joueur de musette de cour et de hautbois à la Chambre et à la Grande Écurie ; Esprit Philippe (1696-1762), auteur de nombreuses pièces en style pastoral pour une ou plusieurs musettes et Nicolas dit le Jeune (1705-1782), joueur de musette et de flûte auquel on doit plusieurs pièces pour musette de cour et basse continue.

Clarinette en Sib rectoLe Musée des instruments à vent

LES GODFROY

Famille en activité aux XVIIIe et XIXe siècles d’abord à La Couture-Boussey puis à Paris.

Comme pour les Hotteterre et les Chédeville, ils sont issus de tourneurs sur bois devenus facteurs d’instruments à vent.
Les Godfroy (ou Godefroy ou Godefroid) sont surtout connus pour leur fabrication de flûtes, de flageolets et de clarinettes. À Paris, la fabrication s’arrêtera avec la dissolution de la société Godfroy fils et Lot (1836-1854).

Les ateliers couturiots Godfroy ferment à la mort de Vincent Hippolyte Godfroy (1806-1868), frère de Frédéric Éléanor Godfroy (1805-p.1844), en 1868 et de son épouse Marie Alexandrine Godfroy (1814-1888) née Dumont en 1888.
Cela représente également la fin de la lignée Godfroy.

Clarinette en Sib estampilleLe Musée des instruments à vent

Publicité Lot (années 1960-1970), René LotLe Musée des instruments à vent

LES LOT
LA DERNIÈRE DYNASTIE HISTORIQUE

René Lot (1915-2001) fit partie des derniers facteurs du bassin couturiot, issu d’une famille dont les origines remontent au XVIIe siècle.

Si cette famille existe toujours aujourd’hui, la fabrication d’instruments a par contre cessé avec son décès. Contrairement aux Hotteterre et aux Chédeville, les Lot étaient strictement des facteurs.

Un des membres les plus connus de cette famille fut Louis Lot (1807-1896) : formé à La Couture-Boussey avec son père Thomas (1759-1829) pour ensuite aller à Paris où il a travaillé pour Clair Godfroy Aîné (1774-1841). Il épousera la fille, Caroline Joséphine (1811-1884), en 1836 après avoir fondé avec Clair Godfroy la société Godfroy fils et Lot.

Après la liquidation de la société, Louis Lot créera un atelier à son nom et deviendra en 1860 le fournisseur officiel de flûtes du Conservatoire de Paris.

L’atelier Louis Lot continuera de produire après sa retraite en 1875 jusqu’en 1950, année où la marque fut rachetée par les établissements Strasser, Marigaux et Lemaire.

Flûte double rectoLe Musée des instruments à vent

Instrument rare dans la production de Thomas Lot : une flûte double (1734-1750)

Flûte double estampilleLe Musée des instruments à vent

Flageolet rectoLe Musée des instruments à vent

LES MARTIN
DES INSTRUMENTS ET DES MARIAGES

Jean-Baptiste Martin (1751/52-?) est considéré comme le premier de cette dynastie de tourneurs, devenus ensuite facteurs, à fabriquer des instruments.

On leur connaît des mariages avec les familles Lot, Thibouville et plus tard Chanu (famille encore existante mais qui n’est plus active dans la fabrication).

Réputés au XIXe siècle, ils sont surtout connus pour leur fabrication de flûtes traversières, de piccolos et de clarinettes. Leurs membres les plus connus sont Jean-François Martin (1794-1876) qui fut “tourneur, luthier, rentier, propriétaire et maire” de La Couture-Boussey et les frères Jean-Baptiste III (1817-1877), Claude Eugène (1819-1874) et Félix (1821-1896) sous le nom de Martin Frères (1840-1927).

Flageolet estampilleLe Musée des instruments à vent

Flûte traversière Piccolo rectoLe Musée des instruments à vent

LES HÉROUARD
UNE HISTOIRE QUI CONTINUE AUJOURD’HUI

La dynastie Hérouard s’est installée à La Couture-Boussey vers 1740 et existe encore aujourd’hui à Ézy-sur-Eure (commune à proximité de La Couture-Boussey) sous le nom d’Hérouard et Bénard. Durant les XVIIIe et XIXe siècles, les Hérouard fabriquèrent notamment des flageolets, des flûtes et des hautbois. La fabrication d’instruments a cessé au XIXe siècle au profit d’”accessoires” pour les clarinettes et les saxophones (becs, couvre-becs, ligatures, protège-becs, lièges, ressorts).

Cette famille était liée par mariage aux Hotteterre et aux Buffet. C’est en 1946 que le nom Hérouard est devenu Hérouard et Bénard. L’entreprise est toujours détenue par la famille d’origine.

Flûte traversière Piccolo estampilleLe Musée des instruments à vent

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Établissement Hérouard et Bénard à Ézy-sur-Eure

Finition des couvres-becs, atelier Hérouard et Bénard (2014)Le Musée des instruments à vent

Atelier Thibouville-Lamy (début du XXe siècle)Le Musée des instruments à vent

LES THIBOUVILLE
UNE FAMILLE AUX RAMIFICATIONS MULTIPLES

La dynastie Thibouville détonne par sa très large production d'instruments notamment de cuivres et de cordes avec Jérôme Thibouville-Lamy (1833-1902). Ils produiront durant les XVIIe et XIXe siècles de nombreux hautbois, clarinettes, flûtes, flageolets, musettes, cors anglais, bassons et autres instruments.

Saxhorn basse estampilleLe Musée des instruments à vent

Née à La Couture-Boussey, cette lignée s'est rapidement installée dans les communes environnantes et à Paris. En raison du grand nombre de facteurs dans cette famille, de leurs mariages et de leurs partenariats avec d’autres facteurs, ce qui rend leur histoire particulièrement complexe, il existe une très grande variété de marques qui leurs sont associées. La marque Thibouville s'arrêta en 1974 lors de la cession à l'entreprise Couesnon.

Flûte traversière estampilleLe Musée des instruments à vent

Flageolet estampilleLe Musée des instruments à vent

Clarinette en Ut rectoLe Musée des instruments à vent

LES NOBLET
PLUS DE 250 ANS D’HISTOIRE

Autre grande dynastie de fabricants, les Noblet ont commencé leur activité de facture instrumentale dans les années 1750 avec Clair Noblet père (1728-1805) qui était à la fois tourneur et luthier. Par mariage, les Noblet sont notamment liés aux familles Godfroy, Lot, Hérouard et Lorée (marque qui produit toujours sous le nom Lorée-De Gourdon).

En 1855, Guillaume Rustique Noblet (1819-1858) rachète le fonds de François Lefèvre (1793-?), grand spécialiste de la clarinette et instrument pour lequel les Noblet vont être particulièrement reconnus. Les générations de facteurs vont se succéder jusqu'à Denis Toussaint Noblet (1850-1919) qui mourra sans héritier après avoir cédé les établissements Noblet à Georges Leblanc (1872-1959), père de Léon Leblanc (1900-2000), en 1904.

Clarinette en Ut estampilleLe Musée des instruments à vent

André Buffet dans son atelier (années 1960)Le Musée des instruments à vent

LES BUFFET
UNE MARQUE LEADER MONDIALE

Si aujourd'hui le groupe Buffet-Crampon est à Mantes au sud de Paris, l'entreprise tire une grande partie de ses origines de La Couture-Boussey. L'aventure commence avec Denis Buffet-Auger (1783-1841) qui était issu d'une famille de tourneurs. Il apprit la facture instrumentale avec son frère Auguste Buffet Jeune (1789-1864). Et comme bien d'autres, ils décidèrent de tenter leur chance à Paris où ils mirent en place un atelier. Très vite, leurs clarinettes gagnent en renommée.

Le principal tournant vint avec le fils de Denis Buffet, Jean-Louis Buffet (1813-1865) qui épousa Zoë Crampon (1814-1873) en 1836. De cette union est né Buffet-Crampon, établissement toujours en activité de nos jours et leader dans la fabrication des clarinettes.

Clarinette en Sib rectoLe Musée des instruments à vent

Clarinette en Sib estampilleLe Musée des instruments à vent

Extrait du catalogue Julliot de 1904 (1904), Djalma JulliotLe Musée des instruments à vent

DJALMA JULLIOT
L’HISTOIRE D’UN HOMME

Issu d'une famille de fabricants de clés d'instruments, Djalma Julliot (1858-1921) était un spécialiste de la flûte traversière, très renommé au XIXe siècle. Quand il se met à son propre compte en 1894, il décide de compléter la fabrication familiale de clés pour instruments avec une manufacture d'instruments. Il choisira la flûte traversière en métal.

Flûte traversière en Ut rectoLe Musée des instruments à vent

D'esprit inventif et novateur, il déposa plusieurs brevets de fabrication et de grands flûtistes de l'époque, Paul Taffanel (1844-1908) ou encore Philippe Gaubert (1879-1941), recherchaient spécifiquement ses instruments pour le son équilibré et la finition soignée.

Il n'a que 53 ans quand, en 1911, il cède son activité à Clément Masson (c.1880-1956), Trotte (?-?) et Eugène Lorée (?-?). La marque s'arrête en 1956.

Flûte traversière en Ut estampilleLe Musée des instruments à vent

Crédits : histoire

Le Musée des instruments à vent

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