Sous les toits de l’Opéra
La construction de l’Opéra de Vichy répond à un programme architectural novateur. Pour satisfaire les vœux de la Compagnie fermière, qui souhaite une construction rapide et économique du Théâtre, les architectes Charles Le Cœur et Lucien Woog prévoient l’édification de la salle de Théâtre dans une ossature métallique, elle-même installée dans une enceinte maçonnée de pierres et de briques. Le bois et le plâtre complètent cette structure pour créer la robe interne de la salle de spectacle.
Toujours dans cet esprit d’avant-garde, Charles Le Cœur s’adjoint les services de trois jeunes collaborateurs : le peintre décorateur Léon Rudnicki, le sculpteur Pierre Seguin et le ferronnier Émile Robert.
S’éloignant de l’allégorie traditionnelle, les talentueux artistes proposent un décor empreint d’Art nouveau et d’une étonnante cohésion. L’harmonie du décor végétal, les tons jaunes et ivoires concourent à donner au Théâtre un caractère singulier.
Le décor en relief
L’ornemaniste Pierre Seguin réalise l’ensemble des décors en relief du Théâtre. Ses frises de staff, rehaussées d’or, habillent et soulignent la structure de la salle de spectacle.
La rambarde du premier balcon présente un enchaînement de roses en relief, intégrées à des arceaux successifs.
Le cadre et le fronton de scène enchaînent avec une parfaite symétrie les compositions répétitives de lacets et de feuillages.
Le décor symétrique du plafond
La rosace lumineuse est cerclée d’une couronne de grelots. La partie renfoncée est ajourée et présente un motif de lyres, symbole universel de la musique.
A l’instar de l’ensemble du décor en relief, les ornements des arcs soutenant la voûte de la salle sont réalisés de manière systématique grâce à des moules fabriqués en atelier.
Le décor du théâtre : entre harmonie et originalité
L’ensemble du décor peint de la salle de Théâtre et de ses pourtours est l’œuvre du jeune artiste Léon Rudnicki. Celui-ci, initialement connu pour ses travaux d’illustrations, n’a jamais réalisé de décoration intérieure avant Vichy.
Des panneaux géométriques
Il va livrer en à peine deux ans sa vision d’un décor de théâtre, rompant sur plusieurs points avec les traditions esthétiques des autres salles. L’exemple le plus explicite est l’emploi qu’il réserve à une nouvelle gamme chromatique, où le jaune remplace partout le rouge et devient la teinte dominante.
Refusant ensuite l’allégorie, il opte pour un décor essentiellement géométrique et floral. Exécuté grâce à la technique du pochoir, ses compositions circulent avec aisance sur les murs et les plafonds du théâtre.
Seule exception à la couleur jaune, il réserve pour les vestibules, encadrant le hall d’entrée, les tons bleu-gris et vert, s’accordant parfaitement aux motifs de glycine et de cerisier.
Les gardiens de l’Opéra
Dans la salle de spectacle, quatre grandes lyres, animées de masques, ornent les pendentifs de la coupole. Photographie (de gauche à droite) : Réjane, Sarah Bernhardt, Coquelin aîné.
Ces masques, qui représentent des visages d’artistes contemporains lors de la construction du Théâtre, ont été réalisés d’après photographies par Léon Rudnicki et sont la seule concession aux traditions décoratives. Photographie (de gauche à droite) : Cora Laparcerie, Meyriane Héglon, Mounet-Sully.
Ils sont traités à la manière des masques de théâtre, enrubannés autour de chaque lyre. Photographie (de gauche à droite) : Cléo de Mérode, Émilienne d’Alençon, Albert Lambert fils.
Ces visages sont peints sur toile marouflée et clouée sur la coupole. Ils sont ornés de perles et de pierreries reflétant la lumière. Photographie (de gauche à droite) : Jean-Baptiste Faure, Rose Caron, Andrée Mégard.
Léon Rudnicki encadre sur le fronton de scène les dates de construction du premier Casino “1864” et du nouveau Théâtre “1901” par deux paons blancs, d’inspiration japonaise.
Les ferronneries végétales
La ferronnerie est l’œuvre d’Émile Robert qui livre, à l’image de ses confrères pour la sculpture ou la peinture, un décor empreint de naturalisme.
Sur la façade principale du Théâtre, les trois portes monumentales en verre sont bordées d’une frise de fleurs, subtil reflet du parc thermal.
Composées en dix-sept panneaux rectangulaires, ces ferronneries représentent des motifs de pavots et de chrysanthèmes.
Pour l’accès au Théâtre par la rue du Parc, la porte « à marquise » présente elle aussi un ensemble fleuri. Elle ouvre sur le vestibule à double escalier, dont la rampe est formée d’arums.
Au pourtour de la salle, les quatre escaliers desservant les deux niveaux des galeries reprennent les enchaînements de fleurs, associés aux spirales, volutes et lignes tendues.
Pour l’ensemble de ses travaux, le ferronnier associe la technique du fer forgé à la finesse de la tôle repoussée pour l’exécution des fleurs et des feuilles.
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Story réalisée par le Musée de l'Opéra de Vichy et Vichy Culture.
Le Musée de l'Opéra de Vichy conserve, gère et met en valeur les archives historiques de l'Opéra de Vichy, propriété de la Ville de Vichy.
Site Internet du musée: www.operavichy-musee.com
Site Internet Opéra de Vichy : www.opera-vichy.com
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