Les femmes et la guerre

La guerre est souvent vue comme une affaire d’homme, pourtant les collections du musée de l’Armée prouvent que les femmes ont, elles aussi, joué un rôle dans les conflits armés.

Dans les gares, nettoyeuses de machines et de voitures (1917), Archibald Standish Hartrick (Graveur)Musée de l'Armée - Hôtel des Invalides

Le bleu de travail

La gare dans le dos, vêtues d’une salopette, brosses et seaux en main : ces femmes quittent la quiétude de leur foyer pour se reconvertir en nettoyeuse de machines et de voitures. 

For every fighter a woman worker (1918), Adolph Doublon Triedler (Illustrateur) et American lithographic Co. (Imprimeur)Musée de l'Armée - Hôtel des Invalides

La mobilisation de millions d’hommes dans les armées entraîne des difficultés économiques. Les sociétés doivent s’adapter aux conditions de la Première Guerre mondiale. Les femmes se mobilisent et contribuent à l’effort de guerre : travaux dans les champs, ouvrières ou encore infirmières.

Paradoxalement certains historiens s’accordent à dire que la Première Guerre mondiale marque le début d’une réflexion sur l’émancipation féminine : les mouvements féministes s’appuient sur la contribution des femmes dans le monde du travail pour réclamer plus de droits !

Laissez-passer à en tête des Forces Françaises Libres au nom d'Anna Van Doorn Marly, Londres, 11 février 1942 (11 février 1942), Forces françaises libres (Éditeur)Musée de l'Armée - Hôtel des Invalides

Ami entends-tu ?

Née en Russie durant la révolution, Anna Marly rejoint la France au début des années 1920 puis l’Angleterre en 1940. Elle s’engage dans un premier temps comme cantinière au quartier général des FFL, avant d’y intégrer les rangs comme résistante.

En 1942, elle compose en russe « une guerilla song », traduite par Joseph Kessel et Maurice Duron, qui devient par la suite l’hymne de la Résistance : Le Chant des Partisans.

Les femmes prennent de la hauteur

Des femmes pilotes apparaissent pendant la Seconde Guerre mondiale, mais leurs tâches restent auxiliaires. Les premières pilotes recrutées intègrent l’Air Transport Auxiliary (ATA), qui assure le transfert d’avions entre les usines et les aérodromes militaires en service actif.

Pilot's flying log book [carnet de vol] n°4 de la R.A.F. de Margot Duhalde Livre ouvertMusée de l'Armée - Hôtel des Invalides

Ce carnet de vol de la Royal Air Force appartient à Margot Duhalde, première femme pilote des Forces Françaises Libres. Refusée comme pilote pour les combats, elle entre à l’Air Transport Auxiliary. Après la guerre, Margot Duhalde gravit les échelons et obtient le grade de colonel de l’armée de l’Air chilienne.    

L'héroïne au verre de sang

En 1792, alors que Paris est en proie à une insurrection, le marquis de Sombreuil, gouverneur des Invalides, est arrêté par les autorités révolutionnaires. Maurille, sa fille, parvient selon la légende à libérer son père en acceptant un sinistre marché : boire le sang d’un homme.

Caveau des gouverneurs Urne funéraire de Maurille de SombreuilMusée de l'Armée - Hôtel des Invalides

A sa mort en 1823, des soldats l’ayant bien connue autrefois, placent son cœur dans une urne, qui est transférée aux Invalides en 1851, aux côtés de son père. Seule urne féminine du caveau des gouverneurs des Invalides, son prénom est masculinisé en "Maurisse".

Veste de déporté Vue de faceMusée de l'Armée - Hôtel des Invalides

A nos femmes !

Ce blouson appartient à Lise Lesèvre, résistante française déportée à Ravensbrück en juin 1944. Arrêtée puis torturée, Lise Lesèvre ne donne aucun renseignement. Envoyée la même année dans une usine d’obus allemande, elle continue ses actes de résistance en sabotant le culot des obus antiaériens.

Veste de déporté Vue de dosMusée de l'Armée - Hôtel des Invalides

Sur l’arrière, une grande croix rouge, marque des individus à surveiller. Sur la manche gauche, figure un triangle rouge qui rappelle le statut de déportée politique de Lise Lesèvre, et la lettre F pour française. Un numéro de matricule complète l’ensemble. Lise Lesèvre est libérée en mai 1945.

Sergent-chef féminin de l'armée de l'Air (2001)Musée de l'Armée - Hôtel des Invalides

Rouge sang

Si tous les pays alliés mobilisent les femmes à l’arrière, l’URSS fait exception en étant l’un des rares à former les femmes aux combats. Conductrices, mécaniciennes, pilotes, fantassins ou tireuses d’élites, ce sont environ 800 000 femmes qui servent dans l’Armée rouge.

Parmi elle : Lioumila Pavlitchenko, héroïne de la Seconde Guerre mondiale en Russie. A seulement 25 ans, Lioumila devient tireuse d’élite et compte 309 ennemis tués. En récompense de ses faits d’armes, elle reçoit en 1943 la médaille d’or de Héros de l’Union Soviétique.

Épée avec fourreau, offerte à Mlle Lix en souvenir de la guerre de 1870-1871 Épée avec fourreau, offerte à Mlle Lix en souvenir de la guerre de 1870-1871 (vers 1872)Musée de l'Armée - Hôtel des Invalides

Femme de caractère

En 1870, lorsque la guerre est déclarée contre la Prusse, Marie-Antoinette Lix souhaite intégrer les troupes régulières, mais la loi française s’y oppose, elle intègre alors les francs-tireurs en qualité de lieutenant.

Épée avec fourreau, offerte à Mlle Lix en souvenir de la guerre de 1870-1871 Vue généraleMusée de l'Armée - Hôtel des Invalides

S’illustrant lors des batailles, elle reçoit en reconnaissance cette épée d’honneur.

Crédits : histoire

Une story rédigée et montée par les équipes du musée de l’Armée.
© Musée de l’Armée 

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Crédits : tous les supports
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