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Paris Studio 500 : le projet
Toujours à l’affût de nouvelles expériences, le Forum des images produit Paris Studio 500, une web-série ciné-musicale qui marque la rencontre entre de jeunes compositeurs-interprètes et un patrimoine de films tournés à Paris depuis les années 1920. Inspirés par des œuvres rares de cinéastes amateurs et des documentaires extraits des fonds du Forum des images, les artistes sont invités à composer une œuvre originale et à raconter le Paris qui est le leur. Dans un studio éphémère improvisé dans la plus belle salle de cinéma du Forum, en live et face aux images, ils déclarent leur flamme à la capitale. Slam, pop-folk, rock ou bien encore rythmes latinos : dix réalisations inédites, dix regards en chansons sur Paris. Partez pour un voyage musical cosmopolite, une ode à la capitale et à ses trésors.
Gaël Faye chante "Paris Métèque"
Auteur-compositeur-interprète d’origine franco-rwandaise né au Burundi, Gaël Faye puise son inspiration dans la culture hip-hop, dans les littératures créoles et bien sûr, dans sa propre histoire. Arrivé en France à l’âge de treize ans après avoir fui la guerre civile, il grandit dans les Yvelines et découvre le rap : un refuge salvateur devenu un puissant moyen d'expression. Son premier album « Pili Pili sur un Croissant au Beurre », qui oscille entre slam et groove métissé, conte avec justesse et poésie l’histoire d’une jeunesse en exil.
Avec « Paris Métèque », Gaël Faye livre une vision très personnelle de la capitale : une terre d’accueil cosmopolite tout aussi belle et généreuse que froide et hostile. Ce « Paris bohème, Paris métèque, Paris d’encre et d’exil » qu’il chante nous emmène à Belleville, à la Villette, à la Tour Eiffel, au cœur de cette capitale métissée d’hier et d’aujourd’hui, cette ville de toutes les chances mais également de toutes les méfiances.
Gaël Faye (2015) by Forum des imagesForum des images
Gaël Faye : « J’avais envie de parler du Paris que je connais, c’est-à-dire l’envers du décor. Quand je suis arrivé en France à l’âge de 13 ans, j’avais vraiment une image très carte postale de Paris. Du coup, j’ai voulu écrire sur mon Paris qui ressemble plus à Barbès et à Château Rouge. »
Face à des images de films amateurs extraits des fonds du Forum des images, Gaël Faye déclame ses vers pour tous les exilés qui, comme lui, ont quitté leur terre natale pour la ville Lumière. Magicien des mots, il nous offre une envolée lyrique d’une grande émotion, délicate et intense.
"Good Morning Paris" par Siân Pottok
Née en Floride, d’une mère indo-pakistanaise-zaïroise et d’un père belge-slovaque, ayant grandi entre les États-Unis, l’Indonésie, Singapour, la Belgique et la France, Siân Pottok est une citoyenne du monde. Bien que passionnée par le jazz, Siân Pottok oscille entre différents genres et rend constamment hommage à ses multiples racines. Entre folk, pop ou groove qu’elle teinte tantôt de sonorités indiennes, tantôt de sonorités africaines, passant même par la musique celtique, Siân Pottok surprend, envoûte et nous transporte à travers le monde. Avec sa voix douce et chaleureuse, celle qui a initié le projet Paris Studio 500 chante la capitale au petit matin, quand la belle Paris s’éveille et reprend des couleurs tandis que pointent les premiers rayons du soleil.
Mamani Keita chante "Paris"
Chanteuse malienne originaire de Bamako, Mamani Keita a fait fi de cette tradition de son pays natal qui interdit à tous ceux qui portent le nom royal de « Keita » de chanter ou de jouer d’un instrument. Un heureux acte de rébellion pour celle qui fredonnait ses premières chansons en allant chercher de l’eau au puits, sous l’œil bienveillant d’une grand-mère qui n’aura jamais cessé de l’encourager dans cette voie. « Celle-là, elle va faire sa vie dans l’aventure », disait l’aïeule. Elle ne pensait pas si bien dire. Le parcours de Mamani Keita révèle toute la force, la passion et l’insoumission de la chanteuse. Arrivée à Paris à l’âge de dix-sept ans avec Salif Keita, sans aucun papier, alors qu’elle n’a jamais été à l’école et ne parle pas un mot de français, Mamani est une battante et son ambition est sans limite.
Mamani Keita (2015) by Forum des imagesForum des images
Autrefois effrayée par cette grande métropole qui n’était pas la sienne, la chanteuse rend aujourd’hui hommage à un Paris nocturne qui ne lui fait désormais plus peur. Marqué par sa langue maternelle, le bambara, et son héritage mandingue, l’univers musical de Mamani Keita est audacieux, étonnant, libre de toute orthodoxie : elle s’ouvre à tout, à l’habillage électro ou jazz de ses chansons, tant que celles-ci conservent un peu leur essence africaine.
Avec sa voix si singulière dont on dit qu’elle est « une douceur taillée dans le roc », Mamani Keita interprète « Paris » et nous fait voyager dans cette capitale by night, à l’heure où brillent les enseignes et clignotent les néons. Entre sonorités maliennes et rock, world music et jazz, elle nous ensorcèle. Fière, farouche et indépendante. Pour le Forum des images, Mamani Keita ne fait pas que chanter : elle nous raconte une histoire. La sienne ?
Les Fatals Picards reprennent "Canal Saint-Martin"
Groupe de rock décalé, les Fatals Picards sont dotés d’une certaine propension à rire de tout. Mêlant avec habileté humour et engagement, le groupe aborde dans ses chansons des sujets sensibles que leur fantaisie réussit à rendre encore plus percutants. Spontanés, déjantés, les membres des Fatals Picards ne reculent devant rien pour faire valoir leur musique et leurs idées. Des petits bars parisiens aux scènes plus prestigieuses, de leur passage pour le moins remarqué sur la scène de l’Eurovision en 2007 à leur propre émission de télévision intitulée « La Vie en Rock », les Fatals Picards ne font décidément rien comme les autres, et c’est tant mieux !
Pour Paris Studio 500, les quatre garçons ont accepté de reprendre en version live et acoustique leur célèbre chanson « Canal Saint-Martin ».
Couple de clochards endormis sur les quais de la Seine. Paris, 1930-1939. (1930/1939) by © Roger-ViolletForum des images
Sur des images extraites des fonds de la Parisienne de Photographie, ils rendent hommage aux sans-abris et réfugiés qui, dans des camps de fortune, ont élu domicile sur les bords du plus touristique des canaux parisiens. Un autre visage de la capitale plein de force et d’émotion.
Kyrie Kristmanson & Le Quatuor Voce interprètent "Modern Ruin"
Qui croirait que derrière cette jeune femme au corps frêle se cachent un souffle énorme, une voix puissante et une force prodigieuse ? La canadienne Kyrie Kristmanson nous fait frissonner avec son folk onirique aux accents jazzy. Héritière de Björk et de Katie Jane Garside, Kyrie Kristmanson, dont le prénom signifie « seigneur » en grec et le nom, venu d’Islande, « fils du chrétien », nous offre une musique qui a, incontestablement, quelque chose de sacré. À ses côtés, Le Quatuor Voce : un quatuor à cordes français qui s’attache tout aussi bien à défendre le grand répertoire classique qu’à mettre en musique des chefs-d’œuvre du cinéma muet. Une rencontre atypique pour un moment de grâce : « Modern Ruin ».
Kyrie Kristmanson (2015) by Forum des imagesForum des images
À l’origine de leur collaboration : une rencontre lors d’une résidence à l’abbaye de Noirlac et la thèse en musicologie de Miss Kristmanson portant sur les chansons perdues des Trobaïritz, ces femmes troubadours, poétesses d’expression occitane ayant vécu dans le sud de la France entre les XIIe et XIIe siècles.
La réinterprétation de « Modern Ruin » pour Paris Studio 500 est une sorte d’ovni : une musique hypnotique sans âge, à l’énergie brute, qui donne à ces images d’un Paris tantôt détruit, tantôt en pleine reconstruction une sacralité certaine. Sublimés, les spectres du passé laissent place à une autre capitale. Le résultat est sans appel : Kyrie Kristmanson et Le Quatuor Voce nous offrent un morceau kaléidoscopique, onirique, bouleversant, une continuité inattendue entre la liberté originelle de quelques femmes du Moyen-Âge et l’audace de jeunes artistes d’aujourd’hui.
Pour Guillaume Farley, "Paris, c'est fini"
Si Guillaume Farley baigne dans le monde du spectacle depuis sa plus tendre enfance, ce sont toutefois les premières expériences et déceptions amoureuses du jeune homme qui l’auront conduit à la musique. À un âge où d’autres auraient griffonné un journal intime ou écrit des poèmes à l’eau de rose, Guillaume Farley se tourne vers une basse électrique pour extérioriser ses peines. Il se passionne pour les histoires d’amour, toutes les histoires d’amour. Sa basse, sa complice, le sait mieux que quiconque et ne cesse de l’accompagner dans cet « échange langoureux » qu’est pour lui la composition musicale. Un beau duo en somme.
Alors, qui de mieux que cet éternel amoureux pour interpréter « Paris, c’est fini » ?
Guillaume Farley (2015) by Forum des imagesForum des images
Pour le Forum des images, Guillaume Farley adresse un délicieux clin d’œil à la chanson d’Hervé Vilard et remonte le temps. Le mélomane nous emmène à la découverte d’un Paris révolu mais toujours terriblement séduisant.
Les 3sOmEsiStERs interprètent "Black Hole"
Ils s’appellent les 3sOmEsiStERrs, littéralement traduit par « ménage à trois », mais ce sont bien quatre « sisters » issues des quatre coins du globe qui emplissent la salle de Paris Studio 500 de leurs mélodies synthétiques et primitives, et font valdinguer les frontières. Insolence queer, androgynie, glam rock : ces quatre créatures transgenres et poly-instrumentistes piochent aussi bien dans le jazz, la musique lyrique que l’électro psychédélique. Un cocktail détonnant, fièrement et résolument hors normes ! Mais si les 3sOmEsiStERs rêvent secrètement de devenir les maîtresses de l’univers, leur cœur est tendre. Face à des images d’archives d’un Paris dévasté ou en proie au chaos, c’est assurément à un monde meilleur que les 3sOmEsiStERs aspirent. Une chanson magnétique et pacifiste !
"Barrio de Paris", par Alexandre Carrasco
Paris se met à l'ambiance castillane avec Alexandre Carrasco. Bordelais né dans une famille tout droit venue de la péninsule ibérique, le garçon grandit et évolue dans un univers partagé entre les musiques actuelles et une culture espagnole authentique : le flamenco, la zarzuela (opérette castillane née au 17e siècle), la copla (musique populaire et folklorique d’Andalousie). Musicien autodidacte et polyvalent, Alexandre Carrasco arpente l’Espagne pour parfaire sa technique, mais aussi renouer avec ses origines et sa langue maternelle, qu’il considère comme la plus belle et la plus sincère manière de s’exprimer.
Armé d’une guitare et d’un simple cajón, il nous livre avec « Barrio de Paris » une œuvre originale énergique, pleine d’émotions et de sentiments.
Alexandre Carrasco (2015) by Forum des imagesForum des images
Sur des images d’archives d’un Paris estival, aux couleurs chaudes, d’un quartier à l’autre de la capitale, il déclare sa flamme aux Parisiennes, élégantes et souriantes, charmantes et si vivantes ! Une balade romantique et enthousiaste que l’on aimerait sans fin.
"Paris, c'est Paris" par Kakoli Sengupta
Née dans un petit village proche de Calcutta, Kakoli Sengupta est une chanteuse indienne passionnée par la musique depuis son plus jeune âge. Installée à Paris depuis 1974, elle entend populariser les chants d’Inde du Nord. D’un bout à l’autre de l’Europe, elle célèbre les mélodies traditionnelles de son pays en les remettant au goût du jour grâce à des arrangements modernes.
Kakoli Sengupta (2015) by Forum des imagesForum des images
Depuis plusieurs années, elle collabore avec le milieu du cinéma et s’investit dans l’accompagnement musical de classiques muets du cinéma indien. C’est donc tout naturellement que Kakoli Sengupta a relevé le défi de Paris Studio 500…
Vêtue de son sari, une tika au front, accompagnée par les instruments indiens traditionnels, Kakoli Sengupta marie tout en finesse deux cultures pourtant bien différentes et rend un vibrant hommage aux deux pays qui sont les siens.
Paisible, rayonnante, un brin espiègle : c’est une capitale heureuse qu’a choisi de célébrer Kakoli Sengupta. Un Paris empli de spiritualité, de petits moments de joie quotidiens et dont la mélodie et la voix suave de la chanteuse réveillent la chaleur et la félicité.
Le "Paris" de Márcio Faraco
Pas besoin de vivre en permanence au pays de la samba et de la capoeira pour composer une musique brésilienne bien du cru. Musicien et interprète, Márcio Faraco en est un des exemples les plus probants. Continuons donc notre tour du monde avec ce compositeur né à Alegrete, au sud du pays, ville frontière avec l’Argentine et l’Uruguay, et qui a choisi d’élire domicile en Europe il y a déjà plus de vingt ans de cela. Un exil volontaire qui lui a permis de populariser les rythmes de son pays bien au-delà de ses frontières et qui a fait de lui l’un des représentants les plus respectés et admirés de la musique brésilienne. Poussé dès son plus âge par son père, Márcio Faraco s’aventure du côté de la bossa nova, de la samba, du choro ou du baião via des compositions mélancoliques, sensibles et humbles.
Marcio Faraco (2015) by Forum des imagesForum des images
À son tour, pour Paris Studio 500 il nous prend par la main et nous entraîne à la découverte de sa culture… tout en revenant sur son amour pour la belle Paris.
La relation entre Márcio Faraco et Paris pourrait s’apparenter à une histoire amoureuse, une vraie. Érigée en une femme, la capitale bouleverse les émotions et brouille les sentiments d’un brésilien conquis, éperdu, mais en souffrance. Avec sa voix douce et souple, ses suaves accents latins, Márcio Faraco raconte leur liaison, avec ses hauts et ses bas, sans manière, avec sensibilité et élégance.
Comme par magie, son univers musical sincère et ingénu redonne vie en entrain à ces images historiques du Paris des années 1930. Deux époques, deux cultures pour un Paris amoureux et intemporel.
Paris Studio 500 est une web-série produite par le Forum des images
Réalisation : Pauline PENICAUD
Conception et direction artistique : Siân POTTOK
Moyens techniques : Forum des images
Prises de vues et montage : Pauline PENICAUD
Prises de son : Siân POTTOK
Le Forum des images tient à remercier les ayants droits des fonds amateurs dont sont extraites les images d’archives ainsi que la Parisienne de Photographie pour l’utilisation de ses fonds iconographiques.
Un projet de la Direction du Développement Numérique du Forum des images, en partenariat avec le Google Cultural Institute et avec le concours de la Parisienne de Photographie, en charge de la reproduction numérique et de la diffusion des fonds iconographiques et photographiques de la ville de Paris.
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