La Tour de Babel

Les détails vertigineux de Pieter Bruegel l’Ancien

Conception : Museum Boijmans Van Beuningen

Museum Boijmans Van Beuningen

The Tower of Babel (circa 1568), Pieter Bruegel the ElderMuseum Boijmans Van Beuningen

Ce tableau de Pieter Bruegel l’Ancien (vers 1526/30–1569) représente la Tour de Babel (Genèse 11:1-9).
Les descendants de Noé construisent cette tour afin de s’approcher le plus possible des cieux et de Dieu. Cependant, Dieu considère cette opération comme un signe d’orgueil. Pour les punir, il fait parler aux constructeurs des langues différentes, pour qu’ils ne puissent plus communiquer.
Ce tableau de Bruegel ne se focalise pas sur le récit biblique, mais sur la construction de la tour. Il montre clairement que des milliers de personnes y collaborent intensivement.

À côté de la tour, Bruegel représente un port actif où des bateaux viennent livrer des matériaux de construction.
Il doit s’agir d’une scène très familière pour Bruegel. Il a longtemps habité à Anvers et cette ville s’est développée au XVIe siècle pour devenir une des villes portuaires les plus importantes d’Europe de l’Ouest.

À l’aide d’une grue dotée d’une grande roue, des marchandises sont hissées des bateaux. La roue fonctionne comme une roue à tambour. La force de marche des ouvriers permet de mettre en mouvement la roue, puis la grue.
Au XVIe siècle, on utilisait des grues comparables dans le port d’Anvers.

Les matériaux de construction ne sont pas tous acheminés par voie d’eau. On voit bien la façon dont on taille la pierre dans le paysage environnant. D’une rivière, on puise l’argile pour fabriquer des briques.

Les matériaux de construction sont levés à l’aide de grues.

La poussière de construction des briques rouges et de la chaux blanche a laissé deux traces rouge et blanche sur la tour.
La poussière retombante a donné la même couleur aux ouvriers et aux appareils de levage.

En haut de la tour, la construction bat son plein, la tour transperce même déjà les nuages. Les briques récemment maçonnées ont encore une couleur rouge vif. En raison de la longueur du processus de construction, les briques des étages inférieurs ont déjà pris une teinte grise.
En haut, nous apercevons un système de couloirs, mais il ne semble pas y avoir d’autres locaux en construction. Ce système sert uniquement à monter plus haut.

La tour du récit biblique s’inspire probablement de la grande « ziggurat » de Babylone : un complexe énorme avec une largeur, une profondeur et une hauteur de probablement 91 mètres. Au sommet se situait un temple. Des escaliers et une rampe inclinée conduisent le long de la façade jusqu’à ce sanctuaire.
Au XVIe siècle, cette construction n’existait plus depuis longtemps, mais des descriptions en avaient été conservées. Bruegel trouvait son inspiration architecturale auprès d’un autre bâtiment célèbre.

Le Colisée romain doit avoir fait grande impression à Bruegel. Peu après 1550, il entreprit un voyage d’étude à travers l’Italie et la France. Dans la Ville éternelle, Bruegel aurait déjà peint une version plus petite de la Tour de Babel sur de l’ivoire, qui n’a malheureusement pas été conservée.

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The Tower of Babel (circa 1568), Pieter Bruegel the ElderMuseum Boijmans Van Beuningen

Non seulement la construction ronde a été inspirée du Colisée (à l’origine, les ziggurats ont un plan carré), mais Bruegel a également repris les galeries d’arches de la bâtisse romaine.

Le paysage plat où Bruegel place la tour est typique des Pays-Bas. Il place même un pignon à redents sur une des tours de surveillance. Pour le spectateur attentif, Bruegel ajoute toujours de petits détails à ses œuvres.

Par exemple, au troisième étage, une procession est en plein déroulement.

Sous le baldaquin rouge, un religieux marche en tenant dans ses mains un ostensoir, un présentoir en métal précieux pour l’hostie.

Bruegel peignit plusieurs versions de la Tour de Babel.

Celle-ci accentue particulièrement le processus de construction. La tour occupe presque la totalité de la scène, en ne faisant quasiment aucune référence au récit biblique.

Bruegel travaillait de manière très détaillée : ainsi, ce tableau compte plus de 1000 personnages.

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