Une Jeune Fille Assoupie (ca. 1656–57), Johannes Vermeer (Néerlandais, Delft)The Metropolitan Museum of Art
La mauvaise conduite des servantes laissées sans surveillance était un sujet fréquent pour les peintres néerlandais du XVIIe siècle. Pourtant, dans sa représentation d'une jeune servante somnolant à proximité d'un verre de vin, Johannes Vermeer transforme une scène ordinaire en une étude sur la lumière, les couleurs et la texture, qui prend le pas sur toute leçon de morale.
Bien que le verre renversé au premier plan (désormais estompé par frottement) et la nappe froissée puissent suggérer qu'un visiteur vient tout juste de s'éclipser…
…l'artiste a choisi de supprimer le personnage masculin qu'il avait initialement peint debout dans l'embrasure de la porte, renforçant ainsi l'ambiguïté du tableau.
D'après le conservateur Walter Liedtke, la présence du chien faisait allusion au "genre de relations impromptues que les prétendants canins engagent dans la rue". L'artiste a remplacé l'homme et le chien par un miroir accroché à un mur au loin, pour suggérer le caractère éphémère de l'expérience des sens.
... dans l'angle, la chaise sur laquelle repose un coussin peut être un signe d'indolence et de présence récente.
La coupe en porcelaine contenant des fruits symbolise la tentation. Pour les spectateurs contemporains de Johannes Vermeer et familiers du symbolisme de l'art néerlandais de l'époque, le couteau et la carafe sous le voile transparent auraient été le signe de relations dépassant le cadre social.
La toile appartenait très probablement au mécène de Johannes Vermeer, Pieter van Ruijven, qui possédait également La Laitière. Cette dernière présente une tension similaire entre le symbolisme des relations sexuelles ou romantiques des servantes et leur présentation avec davantage d'empathie que la tradition établie.
Cette exposition fait partie du projet de Google sur Johannes Vermeer.
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