L'opéra de Lyon

Il  y  a  trois  siècles  et  demi  que  Lyon  abrite  un opéra. De l’ancien édifice du 19e siècle sont préservés les quatre murs de façades et le foyer du public. À  l’intérieur  de cette enveloppe originelle évidée,  un nouveau bâtiment de dix-huit niveaux est érigé.

L’architecte Jean Nouvel théâtralise les espaces publics avec un camaïeu de noirs  profonds ou brillants, qui laissent découvrir ou deviner les perspectives ou volumes, et l’utilisation de symboles liés au voyage maritime.

Le bâtiment joue avec la lumière. Ainsi les parois de verre créent la transparence ou réfléchissent les espaces, le noir confond les contours, la verrière s’embrase la nuit.

Les contrastes sont omniprésents entre l’architecture néo-classique et la modernité du nouveau bâtiment, entre le plein et le vide et entre les  couleurs noir, rouge et or.

Enfin  l’arrivée à la grande salle de spectacle met en scène le spectateur : il “traverse le rideau“ dans les sas d’accès, sa silhouette se reflète dans le revêtement des portes et son visage est “sous les feux de la rampe“ avec les fibres optiques de la salle. Le spectacle commence...

Entièrement vitré, le hall d'accueil assure une continuité entre le dehors et le dedans. Conduit vers la banque d'accueil par le plafond volontairement bas, le public peut apercevoir la coque massive noire et brillante de la grande salle suspendue.

Témoin du théâtre de 1831, le foyer du public fait le contrepoint à la nouvelle architecture. Son décor originel restauré se reflète dans le sol en granit noir poli. Les peintures du plafond de l'artiste Daumer représentent des allégories sur la musique.

De configuration à l'italienne, la grande salle garde un caractère intime et chaleureux. Elle comporte un parterre et six balcons, soit 1100 places au total. Pour mieux l'isoler des vibrations du métro et du bruit extérieur la salle est suspendue.

L’Amphithéâtre, comme l’indique son nom, s’inspire de l’architecture du théâtre gréco-romain favorisant de par sa taille (200 places) une proximité entre les spectateurs et les artistes. Son pourtour propose une vue saisissante, en contre plongée, sur la coque de la grande salle.

Le grand studio de répétition de danse ouvre sur un panorama exceptionnel. Sa surface de 420m2 permet aux danseurs de répéter dans des dimensions équivalentes à celles du plateau de scène.

D’immenses abat-sons sont suspendus et permettent une meilleure acoustique.

Ce studio permet aux chanteurs du chœur de préparer musicalement les partitions d’opéras avant leur participation aux répétitions de mise en scène.  Un  traitement  acoustique absorbant revêt les murs, permettant aux chanteurs de chanter à pleine voix, comme s’ils étaient dans le même volume que celui de la grande salle. 

Sur le fronton de l’Opéra figurent les sculptures des huit Muses des arts. (la 9e Muses, Uranie, muse de l’astronomie, n’a jamais été réalisée faute de place). Les Muses donnent, ainsi, son nom à cet espace de restauration, dont la terrasse offre une vue unique sur la ville.